Paris accueille aujourd'hui et demain (6 et 7 décembre) une rencontre franco-africaine intitulée «Sommet de l'Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique». De nombreux chefs d'Etats africains sont attendus à cette réunion au sommet, dont plusieurs ont d'ailleurs déjà participé, mercredi dernier, au forum «Pour un modèle de partenariat économique entre l'Afrique et la France», initié par le ministère français des Finances en partenariat avec le MEDEF, patronat français. Ce forum économique intervient en prélude au sommet pour la paix et la sécurité en Afrique, où le Maroc sera présent en force. Ils étaient plus d'un demi-millier, 560 exactement, de chefs d'entreprise français et africains, représentants d'organisations régionales africaines et dirigeants d'institutions financières, à s'être donné rendez-vous à Bercy, ministère français des Finances, dans le cadre du Forum économique franco-africain organisé le 4 décembre dernier en lever de rideau du sommet de l'Elysée pour «la paix et la sécurité en Afrique» qui aura lieu ce vendredi 6 et samedi 7 décembre. Vingt ministres et quatre chefs d'Etat ont pris part à ce Forum, qui a été marqué, côté marocain, par les interventions de Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie numérique, ainsi que Miriem Bensalah Chaqroun, présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), et Mohamed El Kettani, PDG d'Attijariwafa Bank. Elalamy a déclaré à l'ouverture de ce forum que «le Maroc, qui a toujours considéré ses racines africaines et son voisinage européen comme un facteur clé de succès dans le renforcement de ses acquis politiques, économiques, sociaux et culturels, place évidement le contient auquel il appartient au cœur de son action et exprime son attachement aux opportunités additionnelles qu'offrait un approfondissement de notre coopération, à travers la réalisation de projets concrets et mutuellement bénéfiques». Pour sa part, Miriem Bensalah Chaqroun, a affirmé qu'en matière de secteurs stratégiques comme la banque, l'assurance et la téléphonie, le Maroc a développé une importante expertise dans ces domaines à travers la coopération Sud-Sud qu'il a initiée en faveur du développment économique du Continent noir. Elle a dans ce cadre, vu les énormes potentialités africaines, plaidé pour un co-développement innovant et dynamique entre les deux partenaires historiques que sont la France et l'Afrique. Enfin, Mohamed Kettani, PDG d'AWB, a présenté la stratégie d'implantation réussie de sa banque dans 13 pays africains comme un modèle de partenariat financier à suivre par tous les pays soucieux d'accompagner le décollage économique de l'Afrique. En clôturant ce forum, mercredi soir, le président français François Hollande a annoncé aux participants la création en 2014 d'une «Fondation franco-africaine pour la croissance», dont l'objectif sera de promouvoir les talents dans les deux continents et au sein de laquelle la formation professionnelle et le partage des technologies seront à la base du partenariat. Trois principes doivent fonder ce partenariat : co-localisation, transparence dans les mécanismes d'aide au développement et dans les appels d'offres, et l'engagement dans la durée. La création d'une telle Fondation a été préconisée par l'ancien ministre français des Affaires étrangères, Hubert Vedrine, qui a présidé à la rédaction d'un rapport en ce sens, intitulé «Un partenariat pour l'avenir : 15 propositions pour une nouvelle dynamique économique entre l'Afrique et la France». Au Sommet de l'Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique qui s'ouvre aujourd'hui, le Maroc sera représenté par une forte délégation conduite par le Premier ministre abdelilah Benkirane et comprenant entre autres le ministre des Affaires étrangères et de la coopération Salaheddine Mezouar. Ce dernier a mis en exergue, hier à Paris, la pertinence de l'approche intégrée, englobant aussi bien les dimensions sécuritaire que de développement économique et humain, que le Maroc a déjà initiée en Afrique, avant qu'elle ne devienne le thème odopé aujourd'hui par le sommet franco-africain de l'Elysée.