Mauvais départ pour la société Alsa à Asilah. Les chauffeurs de grands taxis interurbains ont pris, mardi 1er juillet, au dépourvu l'opérateur espagnol en empêchant l'un de ses autobus l'accès à la ville. Alors que selon le cahier des charges, il devait, dès le début de juillet, procéder au lancement de la liaison Tanger-Asilah. Les chauffeurs de taxis dénoncent la concurrence déloyale que représente, pour eux, la mise en service de la société Alsa sur cette ligne du transport interurbain. Le tarif de la navette assurée entre les deux villes par le concessionnaire est, selon les protestataires, à seulement 6 dirhams. Tandis que d'autres catégories de passagers, comme celle des étudiants, bénéficient d'un prix préférentiel fixé à 4 dirhams. «Nous allons ainsi perdre beaucoup de nos clients et se trouver au chômage avec des familles en charge», s'accordent à dire les protestataires. La police et les autorités locales, présidées par le pacha d'Asilah, Mohamed Boushib, ont dû intervenir pour calmer la grogne des chauffeurs de taxis, tout en interdisant à l'autobus de poursuivre son trajet jusqu'à l'avenue Khalid Ibn Oualid, où Alsa prévoit d'aménager un terminus. M. Boushib a justifié cette décision par le fait que les autorités locales n'avaient pas été contactées ni par la wilaya ni par la mairie de Tanger pour le lancement de ce service public à Asilah. «Nous devons être au préalable contactés pour préparer le démarrage de ce service à Asilah. Nous avons jugé nécessaire de reporter cette échéance pour des raisons de sécurité», dit-il. Quant aux habitants et représentants de la société civile de la ville, ceux-ci n'ont pas tardé à réagir et exprimer leur mécontentement contre la décision de report du lancement de ce service public. Ils ont organisé, la même journée, deux sit-in de protestation contre cette décision, et ce, respectivement en face du commissariat d'Asilah et au pachalik. Ils ont appelé les responsables à régler ce dossier dans les brefs délais. Surtout qu'Asilah compte un nombre important de navetteurs, dont la plupart doivent prendre, quotidiennement, le taxi pour se rendre à leur travail. «Nous souffrons d'une absence de tarification fixe. Personnellement et vu mon surpoids, je dois payer deux places pour me rendre à mon travail à Tanger», affirme Driouch, un navetteur zaïlachi, qui pèse 180 kilos. La société Alsa est engagée à desservir, en plus des 26 lignes urbaines à Tanger, 17 autres interurbaines, dont celle liant le quartier tangérois Moujamâa Hassani à Asilah. Ayant démarré son service en novembre 2013, le concessionnaire espagnol a réussi, depuis le 1er juin, à mettre en circulation une flotte de 78 autobus flambant neufs en vue d'assurer les liaisons dans les quatre coins de Tanger. Et avec un contrat de 10 ans renouvelable le liant à la commune, le nouveau gestionnaire est engagé à renforcer l'effectif de ses équipes et sa flotte mobile pour atteindre en l'espace de quatre ans quelque 155 véhicules.