Au bout de quatre années, le volume du marché subsaharien des agrumes marocains a connu une évolution de plus de 70%. C'est ce dont a fait constat le conclave tenu le 14 juin 2014 à Casablanca et qui a réuni les différents opérateurs agissant dans le secteur. Cette journée d'étude, pilotée par l'Association des conditionneurs d'agrumes du Maroc (ASCAM) a repassé en détail les conditions et le volume des exportations du Royaume vers l'Afrique subsaharienne en matière d'agrumes. Quoique la croissance des exportations en agrumes vers l'Afrique subsaharienne soit importante, il faut savoir qu'en tout cas, dans cette partie du continent le Maroc n'écoule pas plus de 3% du total de ses exportations en agrumes, qu'ils soient secs ou frais. Selon ces chiffres fournis par l'Administration des douanes et impôts indirects (ADII), l'Amérique en absorbe 12% et l'Europe se situe comme premier marché pour le Maroc avec un taux d'export de 85%. Pourtant avec 48 pays dont le taux de croissance avoisine les 6%, le potentiel du marché subsaharien est tout sauf négligeable et la mise en place d'un plan d'action s'impose.
En effet, la demande sur ces marchés est en pleine expansion. Preuve en est le passage du volume d'exportations «made in Morocco» de 9.425 tonnes en 2009 à 16.082 tonnes en 2013. Fait qui a poussé l'Ascam à se pencher sur les exportations d'agrumes du Maroc vers l'Afrique subsaharienne. A l'heure actuelle les principaux marchés destinataires sont la Mauritanie, la Côte d'Ivoire, le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, Gabon et la Guinée. Pour l'Ascam, le défi des opérateurs privés et institutionnels surtout serait d'identifier, de fixer les problématiques et de réfléchir sur un plan d'action à mettre en place afin de garantir la poursuite de la croissance économique et freiner l'évolution d'un marché parallèle qui se nourrit de l'informel et qui joue grandement sur la réputation qualitative des exportations marocaines. Une concurrence que Khalid Bounajma, secrétaire général de l'Ascam, définit comme «féroce et quelque peu déloyale». Ce ne serait pas tout puisque le secteur informel «génère de grandes marges bénéficiaires et peut se targuer, dans le cas de la rareté du produit, de pouvoir l'acheter directement chez le producteur et priver le secteur formel d'une source d'approvisionnement», souligne la même source. Il est à noter qu'au-delà de l'informel subsistent des obstacles institutionnels et surtout juridiques auxquels il y a lieu de se pencher encore plus sérieusement pour rattraper le manque à gagner.