L'arrivée au pouvoir des socialistes en Espagne change la donne politique au Maroc. Les dirigeants de l'USFP, qui envisageaient un moment de sortir du gouvernement pour passer à l'opposition, se prennent désormais à rêver d'un nouvel Exécutif où ils seraient représentés en force. L'arrivée au pouvoir des socialistes en Espagne change la donne politique au Maroc. Les dirigeants de l'USFP, qui envisageaient un moment de sortir du gouvernement pour passer à l'opposition, se prennent désormais à rêver d'un nouvel Exécutif où ils seraient représentés en force. Ce n'est pas bien sûr l'avis du secrétaire général du PPS, Moulay Ismaïl Alaoui qui s'est laissé aller ces derniers temps à des interviews où il soutient qu'il serait dangereux de remanier l'équipe Jettou. Sans expliquer pourquoi, les observateurs ont deviné la raison. Un recadrage gouvernemental pourrait envoyer son parti qui pèse 11 députés dans les travées de l'opposition et pour longtemps. Pour le moment, deux partis approuvent et travaillent même pour un changement gouvernemental. Le président du RNI Ahmed Osman, s'estimant lésé en termes de portefeuilles octroyés à son parti, veut aujourd'hui revoir à la hausse le nombre et la qualité de ces derniers conformément au nombre des députés dont il dispose dans les deux Chambres. La mouvance populaire, de son côté, cherche à obtenir la même revendication que le leader du Rassemblement. C'est naturellement que les chefs de ces deux pôles ont formé un front commun contre le gouvernement actuel allant même jusqu'à se rencontrer. L'USFP et le l'Istiqlal restent, eux, loin de cette agitation, attendant patiemment leur heure. Ces deux grands partis, au lendemain du scrutin législatif, se sont lancés dans une course effrénée à la primature. Chose qui a agacé plus d'un. D'où la nomination d'un technocrate au poste de Premier ministre en la personne de Driss Jettou. Cette situation inattendue a été perçue comme une rupture d'avec la transition démocratique inaugurée en 1998 avec l'avènement de l'alternance consensuelle autour de l'USFP. Or, ce parti, après avoir menacé de passer à l'opposition, finira par participer au gouvernement formé par Driss Jettou. L'USFP se serait aisément imposée comme recours aujourd'hui si elle avait refusé la participation. Mais le problème actuel du Maroc c'est que nombre de formations politiques n'envisagent leur existence que dans les allées du pouvoir. Tout se passe comme si l'opposition n'était pas un bord gratifiant depuis lequel la politique pourrait s'exercer. Driss Jettou, qui a dû souffrir pour mettre sur pied son cabinet, n'est pas prêt à ouvrir de nouveau le dossier douloureux de nouveaux ministrables alors qu'il n'est même pas sûr d'arriver à un résultat probant : une équipe réellement remaniée, efficace et ramassée. La réussite d'un remaniement éventuel passe nécessairement par la revue à la baisse des postes ministériels et la nomination de nouveaux hauts profils qui soient d'égale valeur. Ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui. Le Premier ministre, qui conçoit sa fonction comme une mission, en est conscient.