Jouera-t-il, jouera-t-il pas? La question est sur toutes les lèvres en Colombie, suspendue au sort de Radamel Falcao, buteur vedette et icône nationale, gravement blessé au genou, dont la participation au Mondial brésilien demeure incertaine à trois semaines de la compétition. "Arriver à 100% au niveau footballistique sera impossible, parce qu'il me manque des heures de compétition", a lui-même reconnu récemment dans la presse espagnole l'attaquant de l'AS Monaco, opéré le 25 janvier au Portugal d'une rupture du ligament croisé intérieur du genou gauche survenue lors d'une rencontre de Coupe de France. "Si j'ai de bonnes sensations, j'irai. Si je vois que je ne suis pas sûr et que je ne vais rien apporter, je serai raisonnable et je n'irai pas", a encore expliqué le "Tigre", 3e meilleur buteur des éliminatoires de la zone Amsud. Ces derniers jours, de nombreuses rumeurs circulaient sur une annonce imminente de son forfait, mais il semble que cette décision ait été reportée à début juin, et que l'avis des médecins sera déterminant. En attendant, le sélectionneur argentin des "Cafeteros", José Pekerman, a inclus le joueur de 28 ans dans une pré-liste de 30, qui devra être réduite à 23 le 2 juin. En Colombie, où Falcao est aussi adulé que la chanteuse Shakira, cette blessure a provoqué une véritable onde de choc, et les manifestations de soutien se sont multipliées au-delà du milieu du football et du pays, du président Juan Manuel Santos au roi Pelé. A la fois charismatique et de tempérament calme et sérieux, Falcao s'est imposé ces dernières années comme un des meilleurs attaquants de la planète, statut confirmé par son retentissant transfert de 60 millions d'euros l'été dernier de l'Atletico Madrid à Monaco. Dans l'attente du verdict, spécialistes du football et de la médecine se relaient dans les médias colombiens pour donner leur avis sur l'avenir du deuxième meilleur buteur de l'histoire de la sélection.