Textile. Une convention-cadre d'investissement dans le secteur a été signée, mardi à Rabat, entre le gouvernement et le groupe italien Legler pour la mise en place d'un complexe industriel intégré composé de deux unités de tissage et de filature. Le secteur textile a le vent en poupe. La dernière convention-cadre signée mardi à Rabat portant sur la réalisation d'un projet de construction d'un complexe industriel intégré le confirme. Situé dans la municipalité de Skhirat, ce complexe sera composé de deux unités de tissage. Il s'agit principalement d'une usine de production de tissu denim (servant à la fabrication de Jeans) d'une capacité de 24 millions de mètres par an et d'une unité de filature d'une capacité de 9.000 tonnes par an. D'un montant de 600 millions de DH, cet investissement sera réalisé par le Groupe italien Legler S.P.A en partenariat avec le groupe marocain Senoussi. À terme, le complexe permettra la création de 800 emplois directs. Il faut dire que les pouvoirs publics ont mis le paquet sur ce projet. Les avantages octroyés aux promoteurs en témoignent. Ainsi, le terrain mis à la disposition du groupe sera défini ultérieurement entre le ministère des Finances et de la Privatisation et les promoteurs. L'Etat prendra en charge une partie des dépenses d'infrastructures externes, y compris la station d'épuration et de 20% du coût de la formation professionnelle. D'autre part, la construction de 40.000 m2 de bâtiments sur la base d'un coût maximum de 1.500 DH/m2 sera prise en charge par le biais du Fonds de promotion des Investissements. À noter également qu'une partie de cette prise en charge sera couverte par une contribution du Fonds Hassan II pour le développement économique et social. Ce dernier contribuera au coût d'acquisition du terrain et au coût de construction des bâtiments à hauteur de 30%. Le principal promoteur de ce projet, le groupe italien Legler est une référence dans le domaine. Société à capitaux privés qui opère dans le secteur du textile, elle dispose de cinq usines de production au nord de l'Italie et en Sardaigne et d'une joint-venture au Pakistan. Leader du marché italien de denim, toile et velours, il emploie plus de 1.900 personnes. Son chiffre d'affaires est de 300 millions d'euros, dont 40 % en Italie et le reste est réparti sur tous les pays d'Europe et les Etats-Unis d'Amérique. Pour le gouvernement, la réalisation de ce projet constitue une contribution significative qui touche un secteur "extrêmement important". Pour le Premier ministre M. Jettou, cet investissement vient consolider et stabiliser l'amont du secteur du textile et permettra de développer la branche confection et fournir des produits de qualité. Il a tenu à rappeler que le Maroc a déployé des efforts pour se doter des infrastructures de base et libéraliser le secteur du transport. Objectif : agir sur les coûts pour que les entreprises marocaines puissent être compétitives au niveau national. Sur un autre registre, M. Jettou a mis l'accent sur l'intérêt qu'accorde son gouvernement à la formation professionnelle dans ce domaine. Le chef de l'Exécutif s'est référé aux actions entreprises pour améliorer les relations entre les partenaires sociaux par le biais de la modernisation de la législation de travail, dont les décrets d'application seront mis en œuvre dans les mois à venir. Même son de cloche chez le président du groupe marocain Senoussi, qui a qualifié cette convention d"'acte de foi" de la politique économique du gouvernement. "Si cet accord est conclu avec célérité, il inaugure une aventure industrielle dans le textile intégré qui placera le Maroc au rang de leader dans ce secteur", a-t-il dit. Le choix porté sur le Maroc s'explique par sa stabilité, sa proximité de l'Europe et son ouverture, particulièrement après le paraphe de l'accord de libre-échange avec les Etats-Unis, a pour sa part indiqué le propriétaire du Groupe Legler, M. Edoardo Polli, se félicitant de la célérité "impressionnante" avec laquelle le gouvernement a agi concernant ce projet. À signaler que le Groupe compte délocaliser de nouvelles capacités productives d'autres types de tissus. Le projet de Skhirat constitue pour le président du groupe italien une première étape dans le processus de transfert de la créativité italienne au Maroc en matière de textile et de confection. À suivre.