En moins de deux mois de travaux, le forage de la zone Kamar 1, à Sidi Mokhtar, dans la région d'Essaouira, a déjà donné des résultats, qualifiés par les observateurs d'«exceptionnels ». La société britannique, Longreach Oil & Gas Ltd, a terminé la première phase de ses recherches dans ce gisement, le 8 mai 2014. Les premières déclarations ayant filtré parlent de découverte importante et de site riche et prometteur. En effet, les estimations sont colossales. La Chine, qui suit de très près la grande ruée sur le pétrole et le gaz au Maroc, parle de réserves en gaz naturel estimées à 292 milliards de mètres cubes. Ces réserves pourraient atteindre les 776 milliards de mètres cubes. Pour Amina Benkhadra et l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) : «ces indices sont des signes encourageants pour poursuivre l'exploration de cette zone ». Au niveau de Longreach Oil & Gas Ltd, l'optimisme est de mise. Il s'agit là de «résultats d'explorations très prometteurs ». Ce qui fait dire à Malcolm Graham-Wood, un expert britannique, consultant en industrie de l'énergie et conseiller de banques d'investissements pour les questions de Pétroles et de Gaz, que c'est là une « découverte très importante ». Il lie d'ailleurs ces annonces au climat qui règne en Europe sur le conflit avec la Russie à propos des retombées de la crise ukrainienne sur l'approvisionnement en gaz. Si les données se confirment, de nombreux analystes britanniques parlent déjà du Maroc, comme le futur grand pays gazier et pétrolier en Afrique. Ce que les officiels marocains évitent de confirmer en ce moment. Si les propos très discrets du ministère de tutelle et du gouvernement, ont changé depuis un mois exactement passant à plus d'optimisme, il n'en demeure pas moins que Rabat joue la carte Wait and See. Aucune précipitation. Aucune annonce en grandes pompes. On gère le dossier avec précautions. Mais la présence au Maroc de plus de 30 compagnies, parmi les plus fiables et les plus sérieuses au monde, comme Chevron et BP, prouve que le pays a déjà entamé une nouvelle voie dans la gestion de ses ressources énergétiques. Sans oublier cet appel du ministre de l'Energie, des mines, de l'Eau et de l'Environnement, Abdelkader Amara, le 15 mai 2014, aux responsables russes pour qu'ils viennent explorer au Maroc. « La Russie a une grande expérience et dispose de gros moyens. Nous sommes très intéressés de voir les sociétés russes explorer dans les bassins sédimentaires marocains ». Serait-ce là, l'indice majeur qu'attendaient tous les observateurs pour attester des richesses gazières du Maroc ? Pour beaucoup, l'année 2014 semble déjà être l'année du tournant pétrolier marocain. Wait and See.