Qui ne connaît pas la version marocaine de la théorie «C'est la faute à Voltaire» ? Oui, bien sûr, il s'agit bien des fameux justificatifs-poncifs «la pierre m'a frappé», «le réveil n'a pas sonné» ou autres «le train m'a fui»… Autrement dit, tout ce qui m'arrive de mal, je n'en suis pas responsable. Cette fois-ci, on est allé puiser dans le fin-fond bassement domestique de notre culture magique avec un stupide : « Je n'ai pas perdu, on m'a ensorcelé ». Bien entendu, c'est ce qu'on a entendu juste après la défaite du Raja de Casablanca contre l'équipe de Horoya de Conakry. D'ailleurs, j'ai failli titrer ce billet : «Les noirs, les verts et les grigris», mais j'avais peur qu'on m'en fasse voir de toutes les couleurs. Je ne sais pas si vous l'avez vu, mais il y a même un journal qui a mis une immense photo à la Une avec les «objets incriminés». Mais, alors, puisque c'est si efficace, pourquoi on ne va demander nous aussi l'aide de nos sorciers locaux ? Peut-être qu'avec ça on pourrait gagner la Coupe du monde… de la bêtise… A demain