Cela devait passer comme une lettre à la poste. Battus 0-1 au match aller à Conakry, les Rajaouis avaient entendu les conseils de tous les spécialistes du ballon rond et savaient ce qu'ils avaient à faire. D'après ces spécialistes, un but d'écart est une petite défaite, au retour à Casablanca devant le grand public rajaoui, la cause sera entendue. On vous le dit, ce sera aussi facile qu'une lettre à la poste. Merci les spécialistes de vos bons conseils, mais vous aviez tout faux. D'abord, le score de 0-1 est le pire résultat qui soit. On aurait préféré et de loin une défaite par 2 à 1, avec ce fameux but à l'extérieur qui compte double. Si le Horoya nous avait gagnés l'autre semaine par 2 à 1 et bien on aurait été qualifiés après le but de Iajour sans aller aux pénaltys. Mais enfin, comme le Raja n'a pas scoré à Conakry, il devait alors le faire à Casa. Et ça avec le grand Raja, le grand public, le grand stade, c'était gagné d'avance. Comme une lettre à la poste. Pourtant, ça a foiré. Pourquoi ? La question est nécessaire et la réponse est grave, mais importante à dire. On va essayer de la développer ci-dessous. En premier lieu, aucun match n'est gagné à l'avance, aussi bien qu'une lettre avant d'arriver à la poste, doit être d'abord écrite, enveloppée et timbrée, un match pour le gagner, il faut d'abord le jouer. Et bien le jouer. Cela est de la responsabilité des hommes sur le terrain. Justement, ce sont ceux-là, les joueurs qui ont failli. Des joueurs qui, samedi soir, n'avaient tout simplement pas le droit de perdre. Le public – avec quelle multitude – était là. Ils l'auront fait souffrir ce public, Iajour et compagnie. Comme ils auront carrément gâché le beau rêve né un soir de décembre de l'année dernière à Marrakech. Tiens, l'année dernière à Marrakech, ça ferait un beau titre de film, mais ça serait un film sans happy end, un film où la fin serait non seulement triste, mais catastrophique. Tout a été fait pour que les joueurs du Raja se sentent bien, calendrier de championnat arrangé à la carte avec matches reportés à gogo, internationaux « épargnés » de l'équipe nationale, public ultra fidèle, médias qui soutiennent jusqu'à la complaisance. Et puis, pfuiüt. Au moment du vrai rendez-vous, plus personne. Que ce soit la star Iajour qui ait raté le pénalty décisif est comme un signe. Un signe qui va rappeler les joueurs à plus d'humilité, à moins développer leur égo, a réapprendre que le foot est solidarité, sacrifice pour l'autre, entraînement, condition physique, et application au moment du jeu. Pour avoir négligé tout ça, qui est tout de même la discipline de base en foot, le Raja quitte piteusement la ligue des champions, abandonne toute ambition pour cette saison et voit un immense espoir s'écrouler. On peut être en colère, mais il faut être seulement triste. Désespérément triste. Un naufrage, ça se regrette amèrement, mais ce qui est noyé a disparu à jamais. Fin de partie pour 2014. Les excuses habituelles (arbitrage, calendrier, primes, salaire, coach incompétent, comité défaillant) ne peuvent même pas servir cette fois. Même les insupportables et impardonnables rayons laser dans les yeux des joueurs adverses n'ont pas aidé ces joueurs rajaouis que nous avons tant aimés que nous aimons tant à s'en sortir. Oui, triste fin. Mais est-ce bien fini ? Cela il appartiendra aux vrais connaisseurs des choses du football d'y apporter la réponse. Alors que les faux spécialistes se taisent et laissent le travail de reconstruction se faire. Car quelque chose s'est cassée samedi soir à Casa dans l'équipe du Raja, mal défendue par ses propres joueurs. Quel samedi après-midi ! Plusieurs heures avant le rendez-vous de Ligue des Champions (Raja-Horoya de Conakry) il y avait de quoi s'occuper de par le monde du foot. Championnats anglais, allemand, espagnol, français, du Bayern, de l'Arsenal, du P.S.G., du Crystal Palace etc. Sans compter l'athlétisme et ses mondiaux en salle. A en perdre la tête et les mirettes. On aura applaudi au bon match du KAC face au KACM (0-0) où on a vu que les joueurs kacistes même s'il ont fait grève à l'entraînement, auront livré un bon match face à une des plus belles équipes de l'Elite. L'organisation de jeu du KAC (certains « spécialistes » parlent de tactique défensive) tourne de mieux en mieux. Il a manqué la réussite à ses attaquants pour réussir, surtout en deuxième mi-temps, un remarquable exploit. A entendre certains fussistes, on croirait que leur club est ciblé par les arbitres. Avec le match de samedi à Agadir (2 à 1 pour le Hassania), on ne fera pas changer d'avis aux supporters r'batis avec cette expulsion de leur gardien de but. Règlement ? Vous avez dit règlement ? Ouais, peut-être... Maintenant vivement la mise à jour de la compétition, le Hassania devient un prétendant sérieux, et puisque nos clubs sont éliminés des coupes africaines (sauf le DHJ bien sûr) alors retour sur terre et aux dures réalités de la compétition nationale. En attendant de se retrouver demain en ligue des champions (Europe) Arsenal et surtout le Bayern de Munich ont cartonné (voir par ailleurs). Leur match retour s'annonce flamboyant même si Arsenal n'a pas les faveurs des pronostics. Car le favori encore et comme toujours, c'est le Bayern de Munich. En décembre dernier, le Raja l'avait affronté en finale de la Coupe du Monde des Clubs. Depuis le club de Guardiola est toujours de plus en plus fort. Quant au Raja...