Les cinéphiles sont invités lors du 15ème FNFT à découvrir la diversité de la culture marocaine. Cet événement cinématographique, qui se poursuit jusqu'au 15 février, se distingue cette année par la programmation de 43 films, dont 4 en amazigh et un long métrage en hassani. Projeté lundi dernier à la Cinémathèque de Tanger, le long métrage amazigh «Twanza» de Malika El Manoug rend hommage, selon la jeune réalisatrice, à la femme berbère. Journaliste de formation, cette jeune cinéaste, grande passionnée du cinéma et très attachée à sa culture amazighe, participe à ce festival avec son premier film «Twanza» inspiré de faits réels ayant eu lieu dans un petit village avoisinant Taroudant, dit-elle. «Twanza» parle d'une liaison amoureuse, née sur le Net, entre Youssef et Zaina, qui décident de se marier sans s'être jamais rencontrés. Comme si les deux jeunes répétaient l'histoire de leurs parents afin de réparer un tort commis dans le passé… Youssef et Zaina découvrent qu'ils sont cousins. Brahim, père de Youssef, s'est marié, contre le gré de ses parents, avec une jeune fille de son village natal. Il emmène sa belle épouse pour vivre ensemble à Agadir, où il travaille comme cuisinier dans un restaurant. Ils auront un enfant (Youssef), et continuent de mener une vie simple et heureuse. Alors que Moulaid, la mère de Zaina et sœur de Brahim, a dû dans sa jeunesse fuir son village natal pour la capitale de Souss, et ce, après un mariage raté avec le jeune El Houssaine. Elle vit chez une chanteuse du folklore amazighe, qui accepte de la prendre sous son aile. Moulaid donne quelques mois après naissance à Zaina. Très belle, la jeune femme réussit à attirer l'attention de son amie et hôte, qui l'encourage à devenir chanteuse amazighe. Le film s'achève dans le petit village, où les grands parents font leurs retrouvailles avec leurs deux enfants Moulaid et Brahim pour fêter l'union de Youssef et Zaina. Primé lors du 10ème Festival international du film de Dubaï, le long métrage amazigh «Adios Carmen», de Mohamed Amin Benamraoui, raconte l'histoire d'un enfant (de dix ans) du Rif dans les années 70. Orphelin de père, Amar vit seul avec son oncle, violent et grand buveur. Car sa mère s'est remariée et est partie vivre avec son mari en Belgique. Amar fait la connaissance de Carmen, une réfugiée espagnole fuyant le franquisme. Il découvre grâce à la jeune Espagnole le cinéma. Quant au film en hassani «Aria Delma», il parle de l'histoire d'Ali, un jeune Sahraoui marocain, qui décide avec un groupe de jeunes de rejoindre l'Espagne à bord d'un petit bateau. L'objectif du réalisateur est de faire connaître la culture hassanie, surtout que la langue hassanie est «un métissage entre plusieurs dialectes dont l'amazigh, targuia. Il nous faut partager cette richesse avec le monde», dit le cinéaste Ahmed Baidou.