Inversement de cadence pour l'économie marocaine en 2014. Le pôle primaire qui a longtemps soutenu la croissance cédera la place à d'autres secteurs. La croissance sera donc tirée par l'activité non agricole faisant passer l'économie nationale de 4,4% en 2013 à 2,4% en 2014. Cette croissance sera également appuyée par la demande étrangère. Dans un contexte de reprise mondiale, les principaux partenaires du Maroc renforceront leurs échanges avec le Royaume portant la demande mondiale adressée au Maroc à 4,7% en 2014 contre 1,6% en 2013. C'est ce qu'a confié en personne Ahmed Lahlimi, haut- commissaire au plan lors de l'annonce des éléments de budget économique prévisionnel 2014, mercredi 22 janvier, à Casablanca. «Ces prévisions s'appuient sur un scénario moyen pour la production agricole durant la campagne 2013-2014 ainsi que sur les nouvelles dispositions fiscales et budgétaires annoncées dans la loi de finances 2014», explique-t-il. La croissance des activités non agricoles devrait atteindre les 3,6% contre 2% en 2013. En dépit de cette évolution, le niveau de production non agricole restera en deçà de la moyenne enregistrée sur la période 2010-2012. Une performance qui, selon le haut commissariat au Plan, est «attribuée au ralentissement des financements de l'économie et à la réduction des marges de manœuvre de la politique monétaire». Le redressement sera également observé au niveau du secteur secondaire dont la croissance passera de 0,7 à 1,9% en 2014. Une performance qui sera portée par le secteur des mines dont les activités grimperont de 2% ainsi que la reprise du BTP qui affichera une croissance de 2,5%. Même ventilation pour le secteur tertiaire. Selon les prévisions du HCP, il augmenterait de 4,4% en 2014 contre 3,3% en 2013. En revanche, la valeur ajoutée du secteur agricole maintiendrait son repli, évalué à 3,9% en 2014. Une estimation qui s'est faite sur la base d'une production céréalière de 70 millions de quintaux. S'agissant de la demande intérieure, elle contribuerait à 2,6 points du PIB national, en légère baisse par rapport à la contribution de 2013. En revanche, la demande extérieure serait de l'ordre de 0,1 point contre 1,6 point une année auparavant. Ainsi, la balance commerciale connaîtra une amélioration des exportations et importations, soit des ventilations respectives de 2,8 et 2,3% en 2014. Par ailleurs, l'inflation sera maîtrisée à 1,6%. Malgré ce fait, la consommation des ménages augmenterait de 2,5% contribuant de 1,5 point au PIB. La consommation des administrations empruntera le même rythme, soit une évolution prévisionnelle de 3,2%. Entre autre, l'investissement brut devrait se redresser en 2014 évoluant à 1,4%. En ce qui concerne le financement de l'économie, M. Lahlimi a souligné que «le taux d'épargne intérieur connaîtra un large repli passant de 21,5% du PIB en 2013 à 21,2% en 2014». Le haut-commissaire au Plan a expliqué ce ralentissement par «la progression rapide de la consommation finale de 4,8% en comparaison avec une croissance de 4,4%». Selon les prévisions du HCP, l'épargne nationale devrait se maintenir à 26,2% profitant principalement des revenus nets en provenance du reste du monde, notamment des transferts des MRE et des transferts publics des pays du Conseil de coopération du Golfe, représentant ainsi 6,1% du PIB contre 4,9% en 2013.