La remise des bourses Istihqaq 2012-2013 a réservé des surprises à ceux qui - parents ou techniciens de l'éducation- en ont suivi les péripéties mercredi à Rabat. Sur les 511 bacheliers méritants, qui après une rigoureuse sélection, ont reçu les bourses d'excellence de la Fondation Mohammed VI de promotion des œuvres sociales de l'éducation-formation, 366 sont des filles et les sections des sciences expérimentales et des sciences mathématiques représentent plus des 2/3 de la promotion. Deuxième motif d'étonnement: Lahcen Daoudi. Présidant la cérémonie de remise des titres de bourse aux côtés de sa ministre déléguée, Soumiya Benkhaldoun, et du ministre délégué auprès du ministre de l'éducation nationale et de la formation professionnelle, Abdelâdim El Guerrouj, le ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres a plus rendu hommage aux parents qu'aux élèves, plus fait l'éloge de la famille que celui des enseignants. Ce n'est qu'à la fin de son speech qu'il a enfin daigné reconnaître le mérite personnel des élèves dans la construction de leur consécration. Cet éloge évacué, le ministre a alors donné un bref aperçu de la situation des bourses à l'heure actuelle. Ainsi, selon lui, le montant total des bourses d'étude alloué par l'Etat qui était de 700 millions de centimes en 2011 a presque doublé en se situant aujourd'hui à 1,3 million de dirhams. «En sorte, a-t-il ajouté, que l'Etat distribue actuellement 100.000 bourses et que 80% des demandes introduites sont couvertes». Le ministre délégué à l'éducation nationale et à la formation professionnelle a pour sa part rappelé en quelle importance le Maroc tient la question de l'acquisition du savoir, de l'apprentissage et de la maîtrise des compétences. Il a affirmé qu'il n'y a pas de richesse plus grande et plus durable que la richesse humaine et que celle-ci est affaire d'enseignement et de formation. Convenant de cette vérité, Youssef Bakkali, coordinateur des services administratifs de la Fondation Mohammed VI, a dit l'intérêt particulier que porte l'institution à l'enseignement d'excellence. Preuve en est, a-t-il précisé, que les 100 bourses allouées au départ sont aujourd'hui au nombre de 500. Mais, a-t-il ajouté, on ne peut mesurer le chemin parcouru sans avoir une pensée pour celui qui a été l'initiateur de cette pratique. En souvenir de Feu Abdelaziz Meziane Belfkih, les bourses d'excellence porteront désormais son nom à partir de l'année prochaine, a-t-il annoncé après avoir rappelé qu'à travers la bourse Istihqaq, la Fondation encourage les étudiants à donner le meilleur d'eux-mêmes et perpétue l'excellence de l'enseignement supérieur. Depuis sa création en 2003, la bourse Istihqaq a bénéficié à 3.984 bacheliers pour un coût global d'environ 133 millions de dirhams. Cette année, après étude des 2.922 dossiers adressés par les 16 académies, la Fondation a sélectionné 511 élèves d'exception à qui seront allouées des bourses de 76.000 dirhams sur 5 ans (101 bacheliers choisis à l'échelon national) ou de 30.000 sur 3 ans (410 élèves désignés au niveau régional). Parmi les dossiers retenus en 2013, les bacheliers en sciences expérimentales représentent 51% du total et les sciences mathématiques 33%. Dans cette même promotion, les mentions Très bien constituent 53% de l'effectif total, les mentions Bien 39% et les Assez bien 8%. Au niveau des académies et en ce qui concerne les bourses nationales, le Grand Casablanca vient en tête avec 24 bénéficiaires, puis viennent l'académie de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër (18) et Doukkala-Abda (10). Pour ce qui est des bourses régionales par académie, ce n'est pas Casablanca qui prédomine, mais Rabat-Salé avec 68 bénéficiaires, soit 8 de mieux que Casablanca. Suivent les académies de Fès-Boulemane (36), Souss-Massa-Drâa (34), Marrakech-Tensift-El Haouz (32) et Meknès-Tafilalet (31). La plus faible note obtenue par les candidats est supérieure à 17,5 et la plus forte est légèrement supérieure à 19,5.