Nommée en août 2001 à la tête du Conseil déontologique des Valeurs mobilières (CDVM), Dounia Taârji a vu son travail de fond et son intégrité reconnus. Devenue gendarme en chef de la finance marocaine, ses capacités d'écoute, de persuasion mais aussi d'intransigeance ont été ainsi misés au service d'un secteur en mal chronique de régulation. Plus souvent associé, voire confondu, à Hind, son nom, Taârji, s'est néanmoins imposé dans un autre champ d'action. Si Hind s'illustre dans le monde de la littérature et du journalisme, Dounia, l'autre Taârji, force le respect dans la sphère financière. Toutefois, le trait commun aux deux filles Taârji est assurément un charme et une compétence à toute épreuve. Nommée depuis août 2001 à la tête du Conseil déontologique des Valeurs mobilières (CDVM), Dounia Taârji a vu son travail de fond et son intégrité ainsi reconnus. Devenue gendarme en chef de la finance marocaine, ses capacités d'écoute, de persuasion mais aussi d'intransigeance ont été ainsi misés au service d'un secteur en mal chronique de régulation. Depuis, l'autorité du marché assume bien son rôle d'arbitre tout en se démarquant de son autorité de tutelle, le ministère des Finances. Bien malin qui prendrait actuellement le staff CDVM de « fonctionnaires» comme nous les avons pratiqués. La dynamique nouvelle créée par Dounia Taârji y est assurément pour beaucoup. Elle donne l'impression que c'est une chose naturelle chez elle au point de croire que le privé a fini par gérer le public. La frontière entre les deux est difficilement décelable. Cela porte un seul nom : une autonomie régulatrice bien avancée. Pour Douia Taârji, capitaliser sur les années de réformes du service financier est une chose aisée. En octobre 1995, le Crédit du Maroc lui propose de créer sa filiale-société de Bourse, Crédit du Maroc Capital (CDMC). A ce poste, elle crée également la filiale chargée de la gestion d'actifs, et lance les premiers OPCVM du Crédit du Maroc. Au nom du CDMC, elle est administrateur-fondateur de la Bourse de Casablanca et membre du Comité exécutif. Dans ses fonctions, elle participe d'une façon active à la modernisation de la Bourse de Casablanca : conception et négociation des textes légaux et réglementaires, mise en place du nouveau système de cotation électronique et organisation des campagnes de sensibilisation et de promotion de la place boursière de Casablanca. En septembre 1998, elle rejoint CFG Group en qualité d'associée, au sein de la filiale en charge du conseil. Elle y encadre les équipes de « fusions acquisitions », puis l'équipe « marchés de capitaux » et « infrastructures », et supervise de nombreuses opérations. Toutefois, sa modestie et son accessibilité sont exemplaires. Bardée de diplômes, elle n'en continue pas moins de développer une «boulimie». Elle n'a aucune gêne à retrouver les bancs des études. Après un Bac C, obtenu en 1982 au lycée Lyautey de Casablanca, elle s'oriente vers des études de commerce en France. Elle est diplômée de l'École supérieure de Commerce de Paris, option Finance, en 1987. En parallèle, elle suit une formation juridique universitaire et obtient une maîtrise en droit privé, option droit des affaires de l'Université de Paris II (Assas), en 1988. En juin 1992, elle se voit décerner un DEA en droit des affaires à l'Université de la Sorbonne. Enfin, en 1995, elle décroche le diplôme de la SFAF (Société française des Analystes financiers) du Centre de Formation à l'Analyse financière de Paris. Sa carrière professionnelle, Dounia l'a commencée en octobre 1987, en tant que chargée d'affaires dans une équipe spécialisée en « Project finance » (financement de projets) au sein du Crédit Lyonnais, à Paris. En décembre 1990, elle rejoint Clinvest, la filiale Banque d'affaires du Crédit Lyonnais, pour des opérations de conseil en fusions-acquisitions et d'ingénierie financière. Elle y sera également chargée de participations effectuées dans une optique capital-risque. D'ailleurs, les risques, elle en a pris et continue à en prendre. Plusieurs textes de loi, bloqués depuis des années, sont en train de voir le jour. Des surprises sont ainsi annoncées, pour le grand bien d'un secteur qui a tellement besoin de retrouver sa crédibilité et son éthique. Dounia pourra assurément les lui rendre.