L'aventure continue pour l'alliance Renault-Nissan à travers l'extension de son usine de Tanger. D'un investissement de 400 millions d'euros, la deuxième ligne de production de cette usine a été inaugurée en grande pompe, mardi 8 octobre, en réaffirmant l'importance de ce mégaprojet automobile aussi bien au niveau national que régional. «La cérémonie d'inauguration de cette deuxième ligne revêt, pour nous, une importance toute particulière. Elle traduit la volonté de Renault de respecter ses engagements et celle des acteurs nationaux à développer l'industrie automobile au Maroc», indique Jacques Prost, directeur général du Groupe Renault Maroc. Cette deuxième plate-forme, qui a permis le recrutement de quelque 1.400 personnes, représente une capacité de production de 170 mille véhicules par an. «Nous travaillons ainsi pour faire de cette usine un hub d'export pour l'alliance Renault-Nissan vers l'Afrique et attirer d'autres projets de véhicules afin de diversifier et d'accroître nos activités dans cette usine de Tanger», affirme M. Prost. Dédiée à la production de la Dacia Sandero et de la Dacia Sandero Stepway, deux modèles-phares de la gamme, cette extension permet de porter l'effectif global de l'usine à 5.000 personnes, et dont l'ambition à terme de l'alliance Renault-Nissan est la création de 6.000 emplois. Financé à 100% par le gouvernement marocain, «l'Institut de formation aux métiers de l'industrie automobile (IFMIA) constitue un pilier majeur dans le succès de ce projet», dit M. Prost, faisant remarquer que l'IFMIA a contribué, via sa mission de qualification des ressources humaines, avec «plus d'un millions d'heures de formation». Fruit d'un partenariat public-privé entre le Maroc et le Groupe Renault, «la deuxième ligne de cette belle usine devant porter sa capacité de production à 60 véhicules/h, soit 340 mille unités par an extensible à 400 mille», tient à préciser Abdelkader Aâmara, ministre de l'industrie, du commerce et des nouvelles technologies. Par ailleurs, l'inauguration de cette deuxième ligne, selon M. Aâmara, intervient dans un contexte local particulier marqué par le lancement récent par SM le Roi Mohammed VI du programme Tanger-Métropole 2013-2017, d'un montant budgétaire de 7,7 milliards DH, qui est de nature à renforcer la compétitivité de la ville du détroit et sa région en tant que pôle économique par excellence. L'intervenant poursuit que le secteur industriel vient de se doter d'une feuille de route, formalisée en un contrat-programme public-privé (2009-2015). «Ce contrat-programme cible six secteurs potentiels, dits Métiers mondiaux du Maroc, entre autres l'automobile, pour lesquels le Royaume dispose d'avantages comparatifs clairs et exploitables», souligne M. Aâmara. Intervenant à cette occasion, l'ambassadeur de France, Charles Fries, souligne l'importance de cet événement, qui constitue un symbole du partenariat privilégié et exemplaire qui unit la France et le Maroc. «La construction de cette usine n'a retiré aucun emploi à la France», note-t-il. L'intervenant poursuit que cette usine a permis de maintenir et même de créer des emplois en France par l'augmentation d'activité qu'elle a engendrée avec ses sous-traitants. En matière automobile comme dans d'autres domaines, «une coopération franco-marocaine a été engagée pour parvenir à un meilleur partage de la valeur ajoutée, pour le plus grand bénéfice des deux économies», tient à rappeler M. Fries. Vu la montée en puissance de l'usine de Tanger, cette deuxième ligne est mise en service «plus d'un an avant le délai sur lequel le Groupe Renault-Nissan s'était engagé dans l'accord-cadre signé avec le Royaume du Maroc», déclare le président-directeur général de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), Anass Alami, avant d'ajouter que ce projet a été possible grâce à l'engagement de tous, «le port Tanger-Méditerranée, dont le Groupe CDG est actionnaire à hauteur de 30%, joue et jouera un rôle crucial pour réduire ces délais de livraison, et rapprocher Renault des marchés régionaux, européens et africains».