Au vu des programmes ramadanesques, le téléspectateur ne peut rester indifférent face aux multiples apparitions d'un certain nombre de comédiens dans la majorité de ces œuvres... Sans compter les rôles qu'ils squattent aussi dans des téléfilms diffusés également lors de ce mois sacré. Pire encore, d'aucuns s'affichent même dans des spots publicitaires. Mais pourquoi s'afficher de la sorte au risque d'exaspérer une partie des téléspectateurs? Les points de vue des critiques en la matière sont divisés. «La majorité écrasante des productions est programmée pour le mois de Ramadan, c'est pourquoi le téléspectateur a l'impression que la présence de certains comédiens est récurrente sur le petit écran», explique à ALM Fatima Ifriqui, animatrice et chroniqueuse. Par ailleurs, outre cette programmation condensée, certains réalisateurs préfèrent, selon elle, recourir à des personnages aimés du grand public pour réussir leurs œuvres télévisées. De surcroît, la sélection de ces comédiens se fait en fonction de leurs affinités avec les réalisateurs, voire avec les producteurs qui, selon Taoufik Nadiri, vice-président de l'Association des critiques de l'audiovisuel au Maroc, ont eu recours cette année à des acteurs n'exigeant pas des cachets faramineux. Selon M. Nadiri, les acteurs en question sont à ce point sollicités par les sociétés de production, lesquelles n'hésitent pas à leur proposer plusieurs rôles à la fois, que cela en vient forcément à se répercuter sur la qualité de leur performance. Et qui dit monopolisation des rôles par certains, dit inégalité des chances pour d'autres. «Les jeunes lauréats des émissions dédiées à la comédie brillent par leur absence dans les œuvres ramadanesques», constate Mohamed Laghrous, chroniqueur. En effet, les comédiens issus de ces programmes sont pourtant susceptibles d'être les mieux placés pour participer aux sitcoms. Ceci étant, il existe plusieurs démarches permettant d'éviter les multiples apparitions et d'assurer une égalité des chances. Pour Mme Ifriqui, «les chaînes télévisées devraient décaler la programmation des productions dans lesquelles s'affichent les mêmes artistes. Comme elles devraient exiger, lors de la signature des contrats avec les sociétés de production, la non-redondance des comédiens». Autre idée à retenir, celle d'un acteur marocain qui propose le retour aux sketchs ou pourquoi pas la réalisation de séries dramatiques réunissant des interprètes de renom et ceux de la jeune génération.