Le Maroc investit le secteur des énergies renouvelables. Dans à peu près deux ans et demi, la première centrale du complexe solaire intégré d'Ouarzazate, baptisée «Noor», devra voir le jour dans la commune rurale Ghessate. La cérémonie de lancement des travaux de réalisation, qui a eu lieu vendredi 10 mai, a été présidée par SM le Roi Mohammed VI. Selon Mustapha Bakkoury, président du directoire de la Moroccan Agency For Solar Energy (MASEN), cette centrale est la première du genre au monde en termes de capacité de production avec 160 MW. «Noor» a nécessité un investissement de 7 milliards de dirhams et sera opérationnelle dans un délai de 28 mois. Elle permettra également la promotion de l'industrie locale, l'acquisition d'une expertise de haut niveau en la matière, le développement intégré de la région d'implantation, ainsi que la production d'une énergie électrique propre et renouvelable, selon la même source. S'étendant sur 3.000 hectares, cette centrale devra atteindre à terme une capacité de production globale de 500 MW. «Noor» bénéficiera d'un accompagnement de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) en matière d'infrastructures. Ainsi, l'Office procédera à la réalisation d'ouvrages de raccordement du futur complexe au réseau électrique national avec une enveloppe atteignant les 557 MDH et à l'approvisionnement du complexe en eau industrielle et potable avec un investissement de 202 MDH. «Noor» n'est qu'une pierre dans l'immense édifice du «Projet marocain de l'énergie solaire». En effet, le projet intégré de production électrique à partir de l'énergie solaire vise la mise en place en 2020 d'une capacité de production électrique à partir de l'énergie solaire d'une capacité totale de 2.000 MW sur cinq sites : Ouarzazate-Ain Beni Mathar-Foum Al Oued-Boujdour et Sebkhat Tah. Cette puissance représente 38% de la puissance installée à fin 2008 et 14% de la puissance électrique à l'horizon 2020. À terme, ce projet permettra annuellement d'économiser en combustibles 1 million de tonnes équivalent pétrole et d'éviter l'émission de 3,7 millions de tonnes de CO2. Voulant exploiter cet énorme potentiel en matière d'énergies renouvelables, le pays a aussi investi le domaine de l'éolien. D'ores et déjà, le parc éolien de Tanger 1, inauguré en juin 2010, est doté d'une puissance de 140 MW. La stratégie nationale de développement de l'énergie éolienne prévoit la construction de nouveaux parcs éoliens qui porteront la puissance électrique installée d'origine éolienne de 280 MW actuellement à 2.000 MW en 2020. À cet horizon-là, les centrales fonctionnant avec des énergies renouvelables représenteront 42% de la capacité électrique totale, le solaire, l'éolien et l'hydraulique occupant chacun 14%, souligne-t-on au ministère de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement. Ces centrales contribueront ainsi à satisfaire les besoins croissants en énergie qu'entraîne l'accélération du développement économique et social que connaît le Maroc avec la réalisation de grands chantiers déjà lancés ou programmés dans l'agriculture, l'industrie, les infrastructures, l'habitat et le tourisme, selon la même source. La puissance électrique totale installée sera ainsi triplée en 2020 par rapport à son niveau actuel.