Adil, quinquagénaire, se tient, ce jour du mois de juillet, pas loin de la gare routière Al Kamra à Rabat. Qu'attend-il ? Personne ne le sait. Les policiers de la brigade anti-stup qui font leur ronde routinière et ont redoublé de vigilance en ces jours de Ramadan où les trafiquants de drogue pullulent, descendent de leur fourgon pour effectuer des contrôles. Ils leurs ciblent : les personnes jugées suspectes. Bien qu'il soit bien habillé, les policiers se dirigent vers Adil et lui demandent ses papiers. Il leur présente sa carte d'identité nationale. Mais son regard les intrigue. «Il faut fouiller toutes les poches de ses vêtements», déclare le chef de la brigade. Les policiers y découvrent quelques comprimés psychotropes! et le menottent. Outre son téléphone portable, ils trouvent aussi une clé de contact. «Celle de sa voiture», leur explique-t-il. Où est-elle ? Il les y conduit. Il l'ouvre. Les limiers la fouillent minutieusement. Ils ne tarderont pas à mettre la main sur un sachet renfermant 270 plaquettes, chacune de 10 comprimés psychotropes de marque Rivotril, soit 2.700 comprimés. Conduit au commissariat et soumis à plusieurs interrogatoires, il avoue avoir déjà été emprisonné pour le même motif. Relâché, la dernière fois, en 2011, il a été contacté par un détenu qui purge actuellement une peine d'emprisonnement à la prison centrale de Kenitra afin de travailler pour lui dans le trafic de drogue surtout les comprimés psychotropes et plus précisément il aurait juste à recevoir de temps en temps des colis d'une certaine personne qui vient de France. Depuis, il a donc commencé à recevoir ces colis, et a tissé un vaste réseau de trafiquants de drogue qui l'aident à liquider la marchandise. Outre Adil, le détenu et la personne qui vient de France, 9 autres personnes sont impliquées dans ce réseau et considérées en état de fuite. L'enquête est toujours en cours pour mettre hors d'état de nuire les autres membres de la bande. Adil, qui a avoué avoir liquidé jusqu'à son arrestation plus de 100 mille comprimés psychotropes, a quant à lui été traduit devant la chambre correctionnelle près le tribunal de 1ère instance de Rabat.