À la salle de trafic du district de la Sûreté de Sidi Bernoussi, à Casablanca, le téléphone sonne. Qui est au bout du fil ? C'est une personne qui garde l'anonymat. «Nous avons découvert le cadavre d'un jeune homme au niveau du projet Essalam à Ahl Loghlam», affirme la voix au policier chargé de la salle de trafic. L'information arrive aux éléments du service de la police judiciaire qui se mobilisent rapidement en se rendant vers le lieu indiqué, à savoir vers l'une des ruelles du projet Essalam. Effectivement, ils découvrent le cadavre d'un jeune homme gisant dans une mare de sang. Sur sa cuisse gauche les limiers remarquent une grave blessure. Les éléments de la scène du crime le photographient avant d'être évacué à bord d'un fourgon mortuaire à l'hôpital médico-légal pour autopsie. Qui a tué ce jeune homme, âgé de trente-cinq ans, célibataire et employé de son état ? Pour avoir une réponse, les limiers s'adressent directement à la mère du défunt. Elle leur explique qu'elle était chez sa voisine quand elle a entendu des cris stridents provenant de la rue. Sûre que la voix était de son fils, elle est sortie hâtivement de chez sa voisine. Et elle a trouvé son fils gravement blessé au niveau de la cuisse gauche. «J'ai également vu mon deuxième fils armé d'un couteau maculé de sang qui prenait la fuite», ajoute-t-elle. Les limiers de Sidi Bernoussi entament une opération de ratissage minutieuse qui leur a permis, quelques heures plus tard, de mettre la main sur le fratricide, un jeune de vingt-six ans qui était sous l'effet de la drogue. Menotté, il a été conduit aux locaux du commissariat de police. Rapidement, il avoue son crime. Il affirme que son frère refusait de lui remettre quelques dirhams pour acheter sa dose de haschich. Et à chaque fois, ils se chamaillaient. Mais, cette fois, il a décidé de mettre fin à leurs disputes permanentes en le tuant. Et il est passé à l'acte.