ALM : Le Festival des ânes ou «Festi Baz» qui s'est tenu du 5 au 7 juillet à la casbah de Beni Ammar Zerhoun est à sa 11ème édition. Quel bilan en faites-vous ? Mohamed Belmou : Je dirai que la 11ème édition a réussi à hauteur de 90% même si le comité d'organisation de cette manifestation a été obligé de zapper provisoirement certaines activités à l'instar des ateliers de dessin. Ceci étant, cette édition a été, entre autres, marquée par la présence d'universitaires en provenance des Etats-Unis d'Amérique. Aussi, les conditions d'organisation étaient meilleures cette année par rapport aux éditions précédentes grâce à la mobilisation des autorités locales. Vous avez parlé d'annulation de quelques activités. C'est dire que la manifestation souffre toujours du manque de moyens même si elle est à sa 11ème édition ? Cette année, le Festival des ânes ne s'est vu attribuer qu'une enveloppe de 80 mille DH. Elle se répartit entre une contribution du ministère de la culture qui a débloqué 55 mille DH, de la fondation CDG à hauteur de 30 mille DH et le conseil de la région allouera 20 à 30 mille DH. C'est quand même des aides qui demeurent minimes pour un festival de renom, c'est pourquoi nous recourons à l'endettement pour assurer le bon déroulement du festival. Et je n'omettrai pas de citer que nous sommes également soutenus par l'Association de protection des animaux qui dispense une campagne vétérinaire et offre du foin aux gagnants puisque le festival est couronné par une compétition d'ânes. Le théâtre national Mohammed V a apporté sa part au lot en offrant aux festivaliers deux shows de la troupe Aissaouia. Quel est l'apport de ce festival par rapport aux autres manifestations artistiques du pays ? Festi Baz est organisé pour dire que le Maroc regorge de richesses dont l'âne fait partie. Preuve en est la conférence consacrée, lors du festival, à la situation des ânes au Maroc. Cette rencontre a été marquée par la participation de la nutritionniste Afaf Mikou qui a informé les participants sur les vertus du lait d'ânesse. En effet, ce lait a les mêmes valeurs nutritives que celui des femmes et s'avère meilleur que celui de la vache. De plus, cet aliment est commercialisé en Europe à 40 euros. Quant au prix du fromage au lait d'ânesse, il s'estime à 1.000 euros par le kilo. D'où l'intérêt de préserver cette richesse au Maroc. Et pour information, le bétail marocain se chiffrait jusqu'à 2005 à un million, mais ce nombre est passé à 900 mille dans les dernières années, ainsi notre pays occupe la 2ème position après le Brésil après avoir occupé la 1ère place depuis des années.