Kurt Salmon donne ses prévisions. En effet, lors d'une rencontre autour du thème «Sortie de crise : quelle stratégie adopter?», Meissa Tall, associé gérant de Kurt Salmon Maghreb, dit tout. «Aujourd'hui, les donnes ont changé : les équilibres se sont déplacés, les rapports de force concurrentiels se sont modifiés, de nouveaux leviers sont apparus. Donc les marchés se sont redistribués. Par conséquent les acteurs sont en train de se préparer. Et les entreprises qui ont pu traverser la crise se mettent dans une dynamique de collecte des fruits. Car l'année 2014 est annoncée comme l'année de croissance», a résumé M. Tall. Les enjeux sont donc énormes pour les entreprises marocaines qui sont appelées, selon cet expert, à s'organiser de façon à «récolter les fruits de la relance». «Chez Kurt Salmon, nous croyons que les périodes de sortie de crise sont des périodes charnières. Les enjeux de croissance apparaissent majeurs à l'heure où l'économie se remet en marche. De manière générale, cette fenêtre de temps doit être mise à profit pour auditer de manière précise la stratégie de croissance de l'entreprise. Bien entendu, il y a une prise de risque. Mais c'est plus risqué de ne rien faire, que d'enclencher une dynamique de croissance», a expliqué M. Tall dans une récente rencontre avec la presse. Kurt Salmon préconise donc l'action pour anticiper la reprise. Cependant dans l'autre sens, «les entreprises en déficit de croissance, et sans projet de croissance crédible sont fortement désavantagées. Le défaut de croissance va de nouveau apparaître patent dès la reprise du cycle. Les questions concernant le décalage entre leur stratégie et les défis de leur industrie vont de nouveau être posées». Ainsi, dans un contexte économique global difficile, le défi consiste à trouver des marges de manœuvres et à rechercher rapidement en interne les moyens d'améliorer la compétitivité, notamment par le biais de projets d'amélioration des pratiques. Pour M. Tall, «si nous prenons l'exemple du secteur du tourisme, qui subit de plein fouet une remise en question de ses fondamentaux, certains business models parviennent à tirer leur épingle du jeu. Leur recette est simple. Il s'agit en premier de réallouer les ressources au sein des activités en procédant aux bons arbitrages d'investissement, ensuite de limiter l'érosion du mix marge en rééquilibrant la relation commerciale avec les fournisseurs, revoir le plan de développement commercial de l'activité en restructurant le réseau physique et, enfin, construire une nouvelle expérience client omni-canal en prenant en compte les besoins du shoper et en proposant une offre optimale». En gros Kurt Salmon ne craint pas la sortie de crise, mais il en saisit les opportunités. «La crise affecte la plupart des modèles de croissance. Il faut toujours aller plus vite que la concurrence et c'est le moment d'aller capter d'autres sources de croissance et de redéfinir le modèle qui assurera le succès sur le cycle à venir», a conclu M. Tall.