Au niveau du marché du conseil, le Maroc est le pays le plus mature de la région du Maghreb avec des besoins estimés à 550 consultants. Il a progressé de 10% en 2011, avec une forte disparité selon les cabinets conseil. Eclairage de Meissa Tall, associé en charge du Maghreb chez Kurt Salmon. • Finances News Hebdo : Kurt Salmon est présent au Maroc depuis 2008. Comment se présente le bilan de vos activités en 2011? • Meissa Tall : 2011 a été une bonne année, et nous avons réalisé une solide performance avec 30% de croissance. Et ce dans un contexte macroéconomique incertain qui a affecté de nombreux secteurs et marchés dans lesquels nous opérons. Par ailleurs, les besoins des entreprises sont croissants et plus ciblés en transformation ou en Business Process. Et la demande en expertises sectorielles s'est fortement accentuée. En outre, la fusion Kurt Salmon Associates (KSA) et Ineum Consulting, a été constructive avec non seulement la complémentarité des expertises sectorielles et des implantations géographiques, mais aussi l'offre de services ainsi unifiée qui renforce notre position concurrentielle sur des marchés clefs et en forte croissance (Etats-Unis, Allemagne, marchés asiatiques et Maghreb). • F. N. H. : Justement, le Maghreb représente un fort potentiel de croissance pour les cabinets conseil. Quel est votre regard ? • M. T. : Le Maroc a réalisé une croissance de 4% en 2011, et ce malgré une année de transition et de sortie de crise où il a été impacté. Définitivement, la dynamique économique est bien installée. Là où le pays doit performer c'est dans l'excellence opérationnelle de la mise en œuvre et non dans la réflexion stratégique, le tout avec des résultats rapides, d'excellentes qualités et dans les délais. En outre, plusieurs acteurs nationaux s'internationalisent et ont besoin d'aligner leur processus sur les méthodes internationales avec pour objectifs d'élargir l'offre et de fidéliser les clients. Quant au marché du conseil, le Maroc est le pays le plus mature de la région avec des besoins estimés à 550 consultants. Il a progressé de 10% en 2011 avec une forte disparité selon les cabinets conseil. Il est vrai que, surtout depuis 2010, de nombreux cabinets conseil internationaux en stratégie s'installent massivement au Maroc. Et les investisseurs étrangers ont une confiance accrue. De notre côté, nous intervenons au Maroc et dans la région depuis 2004, et nous avons ouvert un bureau à Casablanca fin 2008 pour soutenir notre développement au Maghreb et plus largement sur le continent africain. • F. N. H. : Quelles sont les tendances sectorielles du conseil au Maroc ? • M. T. : Globalement, plusieurs secteurs d'activité sont en effervescence. Il s'agit principalement de : - la bancassurance avec des enjeux majeurs portant sur les nouvelles réglementations et le risk management. Je souligne que le taux de bancarisation au Maroc est de 55%, et de 95% en Europe ; - les télécoms, qui ont atteint une très forte croissance durant les 5 dernières années et qui ont besoin aujourd'hui de rationalisation, d'innovation et de développement d'offres croisées (mobile banking…). - le secteur public, qui alimente 60% du marché de conseil, et qui doit se concentrer plus sur la mise en œuvre des réformes ; - l'industrie, avec beaucoup de re-engineering de process par rapport aux exigences internationales (processus achats …) ; - la Distribution, dont la demande sera en hausse en 2012. Cependant, nous assistons à une optimisation accrue de la productivité et à une sélectivité dans les projets d'investissements, avec des incertitudes qui pèsent sur les perspectives économiques. • F. N. H. : Vous avez fait partie de la délégation du MEDEF qui a rencontré le gouvernement. Quelles sont vos perspectives pour 2012 ? • M. T. : L'année 2012 confirme les sillons tracés en 2011. Et notre objectif sera de poursuivre notre performance et de parvenir à une croissance rentable de nos pratiques globales et locales. Bien entendu, notre ambition stratégique est de réaffirmer notre leadership en tant que cabinet conseil. D'où notre participation à la délégation du MEDEF pour rencontrer le nouveau gouvernement, comprendre les programmes mis en place, mais aussi consolider nos relations de confiance et de partenariat. Notre vision est claire : continuer à nous positionner comme un cabinet capable d'accompagner ses clients sur des problématiques cross-sectorielles : telles que la transformation, la construction de business models flexibles, l'innovation, l'expérience clients, la technologie multicanal, les paiements et la fidélisation des clients, et les technologies mobiles, et ce dans un contexte de convergence de nos industries cibles. Avec une concentration de nos investissements sur les opportunités et marchés à haut rendement, nous avons de réels atouts pour renforcer notre position concurrentielle, et proposer à nos clients des réponses à leurs enjeux nationaux, bien sûr, mais aussi internationaux.