ALM : En quoi consiste au juste le projet de pêche artisanale ? Ouafa Boumediene : Le projet pêche artisanale est le deuxième projet, en termes de budget, de l'Agence du partenariat pour le progrès (APP) qui rentre dans le cadre de l'accord Compact financé par la Millennium Challenge Corporation. Ce projet a commencé en septembre 2008 et vise la mise à niveau de la pêche artisanale et le renforcement de l'accès des pêcheurs aux marchés. Il consiste également à la mise en place de points de débarquement aménagés et d'infrastructures de pêche artisanale au niveau des ports et des marchés de gros au poisson. Ces points représentent un outil innovant et un facteur de réussite dans le développement de l'aide aux pêcheurs. Le projet pêche artisanale a aussi prévu des activités d'accompagnement qui visent à favoriser une mise en œuvre optimale et durable dudit projet. Une des activités phares porte sur le développement durable des ressources halieutiques par la mise en place d'Aires marines protégées (AMP) aux fins de pêche. Qu'en est-il du budget alloué à ce projet et où en sont les réalisations ? Le projet pêche artisanale, doté d'un budget de 122,5 millions $US (1 milliard DH), vise la mise à niveau de la filière pêche artisanale. Ainsi, les travaux de construction sont achevés aux points de débarquement aménagés de Tifnit, Sidi Abed, Bhibeh, Tafedna, Kaâ Srass, Amtar et Targha, les infrastructures dans les ports de Tan Tan, Ras Kebdana, Sidi Ifni, Mohammedia, Tarfaya, Larache et Jebha, et les marchés de gros au poisson de Béni Mellal et Meknès. Les marchés de gros au poisson de Taza et Marrakech sont en phase de réception. Sur les sites restants, les travaux sont en cours d'achèvement et sont prévus d'être livrés dans les délais. Combien de personnes ont bénéficié de ce projet ? Et qu'en est-il du volet formation ? Il faut savoir que 22.400 bénéficiares tireront profit de ce projet. S'agissant de la formation, 1.267 marchands ambulants de poisson ont été formés, organisés en associations, dont 623 équipés de triporteurs munis de caissons isothermes. Par ailleurs, 16.558 marins pêcheurs (89% de l'objectif) ont été formés aux techniques de pêche, la préservation des ressources halieutiques et du milieu marin, la sécurité, la qualité du poisson, l'hygiène, la gestion des coopératives et la plongée sous-marine. Trois aires marines protégées ont été identifiées et délimitées géographiquement à Kaâ Srass, Bhibeh et à Sidi Ifni, chacune sur environ 40 km. Quelle place occupe la femme dans ce projet ? Nous avons voulu faire évoluer les revenus des femmes qui travaillaient dans le ramassage des algues, des coquillages et des ourssins de façon informelle. Ceci a été traduit par la création de coopératives. Mais bien que nous ambitionnions d'intégrer 300 femmes à ces regroupements, nous n'en avons intégré aujourd'hui que 139. Les inscriptions sont toujours ouvertes, et nous atteindrons rapidement le chiffre escompté afin de faire passer ces femmes de simples ramasseuses à de véritables femmes entrepreneurs.