L'Union nationale des administrateurs marocains (UNAM) a qualifié d'hostilité manifeste le refus du ministre délégué à la fonction publique et à la modernisation de l'administration de prendre langue avec elle alors même qu'il multiplie les contacts et les réunions avec les associations similaires. Le groupement qui a tenu une conférence de presse, mercredi à Rabat, pour annoncer une 2ème marche de la colère pour ce samedi, a estimé qu'Abdelâdim El Guerrouj est sélectif dans ses rapports avec les organisations des fonctionnaires et que de toutes celles qui existent, l'UNAM est la seule qu'il n'a pas reçue. «Malgré un abondant courrier et en dépit de la justesse de notre cause, le ministre n'a jamais daigné nous répondre», a déclaré Fatima Benaddi, la présidente du groupement, en réponse à une question d'ALM. Elle a ajouté que ce comportement est non seulement contraire au principe de l'égalité d'accès au service public, mais également contraire à l'esprit et aux dispositions de la Constitution de juillet. Elle a, en outre, estimé que cette sélectivité n'est qu'une des nombreuses tares de la politique du ministère de la fonction publique. «Cette politique est un échec retentissant», a-t-elle déclaré au milieu de l'approbation des autres cadres du mouvement. Priée de citer des exemples de ces échecs, elle a énoncé les cas de la nomination aux hautes fonctions de l'administration publique et celui de la mutation des fonctionnaires qui «n'a concerné en vérité que les administrateurs, à l'exclusion des autres cadres similaires». Face à cette situation, le bureau dirigeant de l'UNAM n'exclut pas de nouvelles formes d'action «plus percutantes». Il s'est refusé à préciser lesquelles avant la marche vers les bureaux du chef de gouvernement samedi. La présidente de l'UNAM a laissé entendre que cette action sera encore plus spectaculaire «que celle du 19 janvier qui a vu la participation de quelque 8.000 participants venus des 4 coins du Maroc». Fatima Benaddi qui a été sollicitée sur la question de l'impact de l'injonction- faite par son bureau aux administrateurs- de retirer leurs avoirs des banques, a répondu que cette consigne a été suivie à 70% et qu'elle a secoué ces établissements en aggravant leurs problèmes de liquidité. Elle a laissé entendre que l'UNAM pourrait y revenir pour faire avancer son cahier revendicatif. «Nous restons ouverts sur toutes les options», a-t-elle déclaré avant de s'étonner de ce que l'UNAM soit systématiquement exclue des grands chantiers qui engagent la réforme de l'administration. Tout porte à croire que c'est un comportement dicté par des considérations politiciennes et confinant au clientélisme, a-t-elle dit. L'UNAM, pour sa part, n'a d'autre motivation que celle de faire aboutir «la cause juste et légitime d'administrateurs qui demandent l'équité, l'homogénéité des décisions du gouvernement et la gouvernance professionnelle», a-t-elle ajouté. Elle a précisé que le but du groupement est d'obtenir une révision du statut de l'administrateur – qui est actuellement un véritable fourre-tout – et l'application de la règle «à travail égal, salaire égal». L'organisation qui se déclare forte de l'adhésion de 10.000 membres répartis en 34 sections sur l'ensemble du territoire, estime qu'elle a une force de proposition d'autant plus utile qu'elle regroupe les cadres de l'administration. «Ces administrateurs sont des lauréats des grandes écoles du Maroc et ils sont de surcroît les maîtres d'œuvre des politiques publiques du pays», ont déclaré les membres du bureau de l'UNAM.