Ils ne sont pas moins de 5 millions de Marocains résidant à l'étranger. Certains sont partis tout jeunes, d'autres ont saisi l'opportunité de vivre mieux mais tous ont un regard nostalgique en direction de leur pays. La communauté marocaine, qu'elle soit installée chichement ou précairement compte tenu de la crise internationale qui continue ses soubresauts, veut se rendre utile pour sa patrie. Maintenant les divergences de cultures et perceptions devraient certainement être intelligemment distillées par le porte-parole officiel du gouvernement de telle sorte à aboutir à des orientations claires et un langage compris de tous pour le bien du Maroc. Car il en va de l'image du pays qui gagnerait en lobbying politique en dehors de ses frontières. L'exercice n'est pas simple mais les prises de conscience sont réelles. Les enjeux sont réels. Et d'ailleurs, lors de son discours en date du 06 novembre 2005, SM le Roi avait clairement signifié l'importance de la valorisation du rôle de la communauté marocaine à l'étranger. Les termes utilisés sont clairs. 8 ans après, les efforts consentis par les uns et les autres pour créer des actions et unifier les discours semblent ne pas encore avoir abouti. D'un côté, le ministère de tutelle rappelle les différents enjeux mais n'a pas forcément les budgets et les moyens nécessaires pour mettre en œuvre les actions. Du côté des MRE, le risque d'ouvrir des débats trop personnels et manipulateurs guette toujours compte tenu de la diversité des profils… Sans attendre, des personnes conscientes de la nécessité de prendre les devants et les initiatives proposent et s'imposent petit à petit par leur franc-parler et leurs idées novatrices. Sans être aussi exhaustifs, en ciblant toutefois les dossiers sensibles du moment, les témoignages de Marocains résidant à l'étranger recueillis dans ce dossier permettent d'aboutir à un début de diagnostic. Les officiels gagneraient à y répondre pour faire avancer le processus. Car les Marocains du monde sont les seconds ambassadeurs du Maroc. La 6ème conférence sur la migration co-organisée par la Banque mondiale et le ministère de tutelle a certes levé les débats d'une façon scientifique, mais les questions techniques de fond méritent d'être décryptées rapidement. A ce niveau, Abdellatif Maâzouz, ministre délégué chargé des MRE, se veut rassurant en plaidant la cause des 5 millions de Marocains résidant à l'étranger. Le ministre se serait engagé à faciliter l'intégration dans le pays natal de ces populations si le souhait de retourner au bercail se faisait sentir… Les phrases sont dites mais l'exercice n'est pas une simple équation à résoudre. Plusieurs facteurs entrent en jeu… La liste est longue et le débat ne fait que commencer. La société civile est en tous les cas là pour le rappeler. Edifiant.