Face au projet défendu par le PJD basé sur une décompensation progressive, son allié à la majorité, le parti de l'Istiqlal, vient de proposer une vingtaine de mesures pour réformer la Caisse de compensation sans augmenter les prix. En effet, ces mesures ont été discutées lors de la première session du comité central du parti le week-end dernier. Selon les responsables du parti, ces mesures applicables à court et moyen termes peuvent permettre d'économiser au budget de l'Etat 44 milliards de dirhams. La somme est énorme puisqu'elle représente plus de 90% du budget englouti par la Caisse en 2012. Dans les détails, les Istiqlaliens proposent une meilleure gestion des dépenses de la Caisse de compensation et l'adoption de mesures pour récupérer les subventions qui bénéficient aux couches sociales aisées. Ils préconisent premièrement de limiter les bonbonnes de gaz subventionnées à l'utilisation ménagère sachant que des secteurs productifs bénéficient aujourd'hui de ces produits subventionnés au même prix. Le parti de la balance propose également de revoir la composition des tarifs des carburants. S'agissant des produits alimentaires subventionnés, le parti veut revoir la composition des prix du sucre en mettant à jour le prix référentiel du sucre brut. L'ensemble de cette opération pourra épargner 6,2 milliards de dirhams au budget de l'Etat. De plus, 7,7 milliards devraient être récupérés des couches sociales aisées, selon les responsables du parti. Par ailleurs, le comité central n'a pas manqué de faire des revendications sociales. Il a notamment exhorté le gouvernement à augmenter le Smig (salaire minimum) à 3.000 dirhams durant les deux prochaines années. Le parti demande, en outre, le recrutement par l'Etat de 800.000 personnes sur trois années en réactivant l'option du service civil. Une touche syndicaliste de Hamid Chabat est perceptible dans les propositions du parti. Le secrétaire général de l'Istiqlal est également leader du relais syndical du parti. Le comité central a, dans ce sens, demandé au gouvernement d'achever l'application intégrale de l'accord du 26 avril 2011 signé entre les centrales syndicales et le gouvernement dirigé alors par Abbas El Fassi, ancien secrétaire général de l'Istiqlal.