Une 20ème édition, ça se fête ! Le Café Politis, qui se veut une plate-forme d'échange intergénérationnel, a choisi de célébrer ses 20 mois d'existence de la meilleure des manières en célébrant la jeunesse marocaine. Ce jeudi 28 mars 2013, des jeunes Marocains dans les vingtaines ont pris la parole avec audace, ils ont fait preuve d'un énorme sens d'engagement, de responsabilité et de maturité. Ces jeunes se disent «l'avenir du Maroc», ils ont pris les choses en main et interpellent les responsables à faire de même, ne serait-ce qu'en leur ouvrant les portes d'écoute. «On parle beaucoup de jeunesse mais la jeunesse, elle, on l'écoute peu», c'est ce constat qui a nourrit l'ambition d'Ahmed Ghayet, président de l'association organisatrice de cet évènement «Marocains Pluriels», de donner écho aux voix de la jeunesse marocaine et d'éveiller les consciences quant aux difficultés que cette jeunesse retrouve pour se faire valoir dans notre société. Pour ce faire, cette édition spéciale de Café Politis s'est tenue en présence d'une panoplie de responsables et de personnalités venus non seulement pour écouter ce que la jeunesse marocaine a à dire mais essentiellement pour se voir responsabilisés vis-à-vis de cette jeunesse tout en servant de relais aux différents messages qu'elle porte. Karim Ghellab, président du Parlement, Aicha Chenna, présidente de Solidarité Féminine, Ayad Lemhouer, président fondateur associé de Maroc Solidaire, Khalid Bazid, D.G. de Caractères Media Group, et le jeune artiste Bigg ont pris part à cette édition dont la vraie vedette était la jeunesse marocaine. A la grande surprise de ses responsables, la jeunesse taxée de «latitude» et d'absence de vision claire de ses objectifs, n'a pas été celle à qui ils ont eu affaire. «Nous ne sommes pas ici pour faire la manche», a déclaré Mouad Chaoui, étudiant à l'ENCG de Settat et président d'une organisation baptisée «Sidays», dont l'objectif est d'organiser une semaine consacrée à la sensibilisation contre le sida. Pour mener à bien leur action qui se déroule dans quelques jours, les organisateurs de Sidays ont besoin d'environ 150.000DH mais ce n'est pas pour les chercher qu'ils ont participé à ce débat. Depuis plus d'une année, ces jeunes frappent pratiquement à toutes les portes et sont consternés par le manque de confiance, d'engagement et de réactivité qu'ont les entreprises et institutions quand il s'agit d'un projet porté par des jeunes. «Le terme SIDA choque toujours, c'est aberrant. Nous sommes ici pour combattre les idées au même titre que la maladie» annonce Mouad Chaoui à l'audience. Quant à Anass El Gad, artiste choregraphe chez «La Halla Kingzoo», il déplore le fait que la reconnaissance nationale d'un quelconque talent marocain vient souvent après celle internationale. «Nous sommes champions du Maroc et d'Afrique à maintes reprises. On ne peut pas vivre d'art au Maroc. On le dénigre. Les médias ne nous accompagnent pas, la société nous colle l'étiquette de voyous et, pire, la fédération aligne notre activité qui est un art avant tout, à l'aerobic, la fitness. C'est une aberration». Des exemples de jeunes ambitieux qui doivent se faire un nom en absence d'appui de ceux à qui incombe la responsabilité de le faire sont multiples. Ces jeunes engagés vont de paire avec l'évolution de ce pays. Ils sont en quête de respect, d'interlocuteurs et surtout de reconnaissance.