Le Dr. M'hamed Lachkar, président de l'association «solidarité pour l'action sociale et humanitaire d'AlHoceïma» (ASASHA) rend un vibrant hommage à tous les bénévoles et donateurs. ALM : Quelles sont les dernières nouvelles des distributions des aides aux sinistrés? M'hamed Lachkar: Nous recevons régulièrement des tonnes et des tonnes d'aides chaque jour. L'association a touché jusqu'à présent entre 6.000 et 7.000 personnes, surtout dans les villages les plus éloignés et difficiles d'accès. Hier, nous étions dans la commune de Beni Abdellah, dans le douar d'Aït Saïd. Le dernier convoi que nous avons reçu nous venait de Malaga et de Granada. Cet arrivage est destiné à la comme de Beni Hdifa. Lors du week-end, nous sommes allés avec les bénévoles de l'association à Aït Kamra, à Lota et M'rabten. Nous travaillons d'arrache-pied pour faire bénéficier tout le monde des aides. Qui vous envoie ces aides humanitaires? Nous en recevons de partout. Mais je tiens, spécialement, à remercier le secteur privé marocain. Nous avons reçu des dons de LG, Méditel, Salim, Colenord… et j'espère que je n'ai pas oublié d'autres. Le gouvernement d'Andalousie nous a également envoyé des tentes, des couvertures, de l'eau et du lait. L'alliance nationale médicale et le syndicat national des médecins du secteur privé ont eux-aussi envoyé des médicaments. Le secours populaire de France a promis de débloquer une aide de 150.000 euros. Ceci sans oublier des particuliers qui envoient toutes sortes d'aides. La communauté marocaine à Mélilla s'est également fortement mobilisée. Une chaîne de 4x4 sillonne les montagnes du Rif. Les véhicules chargés de vivres, ces Marocains distribuent eux-mêmes les couvertures et les nourritures. Les bénévoles de l'association les accompagnent pour les guider d'un village à un autre. C'est un travail formidable de solidarité. Les femmes travaillent autant que les hommes. Elles sont sur le terrain, en contact avec les sinistrés. Qu'en est-il de la concertation entre les autorités publiques? Une cellule a été créée par la fondation Mohammed V, le croissant-rouge marocain, les autorités locales et la société civile pour veiller au suivi de la distribution des aides. La dernière réunion a eu lieu hier. Elle a été présidée par Zoulikha Nasseri. Nous avons décidé de mettre en place 7 centres de suivi et de coordination, uniquement pour la municipalité d'Al Hoceïma. Ce qui est sûr, c'est que les choses s'améliorent rapidement. Et pour ce qui est des émeutes? Depuis l'arrivée du Souverain dans la région, les esprits se sont calmés. Les gens ont compris qu'il n'était pas dans leur intérêt de créer davantage de tensions. Combien de temps faut-il, selon-vous, pour desservir tous les sinistrés? Il est très difficile de répondre à cette question. Prenez le cas du douar Aït Saïd, où nous étions hier. Nous avons été les premiers à y parvenir. Il y a encore du travail à faire. Les volontaires font un travail colossal, impossible à décrire en quelques mots. Il ne faut pas oublier que nous sommes qu'au troisième jour de la distribution réelle des aides. Mais comme je l'ai souligné, les choses s'améliorent rapidement, notamment grâce à l'élan de solidarité qui est né à la suite de la catastrophe, et aux efforts de la fondation Mohammed V et du croissant-rouge.