La Journée mondiale de la femme célébrée ce vendredi 8 mars est l'occasion de dresser un bilan des progrès réalisés en faveur des droits des femmes. En analysant les actions menées depuis l'arrivée du gouvernement à nos jours, force est de constater que le bilan est bien maigre. Tant attendu, le projet de loi relatif à la lutte contre la violence à l'égard des femmes se fait toujours attendre alors qu'une Marocaine sur trois est touchée dans son intégrité physique et psychologique. Il était pourtant bien question en 2010 d'une proposition de loi définissant les différentes formes de violences conjugales déposées devant le Parlement, mais cette louable proposition n'a jamais été adoptée par les députés. Pour les féministes, notamment la Ligue démocratique des droits des femmes (LDDF), une loi spécifique sur la violence conjugale ne constitue pas un moyen efficace pour lutter contre ce phénomène mais il faudrait plutôt une loi globale qui réprime toutes les formes de violences, en l'occurrence le harcèlement sexuel et le viol. L'autre problématique qui attire l'attention est le viol des mineures suite à l'affaire Amina Filali. Un an après cette affaire, l'article 475 du Code pénal qui a suscité un débat national d'une ampleur sans précédent est sur le point d'être amendé. L'adoption par les députés est prévue au printemps. Rappelons que l'amendement de cet article avait été adopté, à l'unanimité, par la commission de la justice et de la législation de la Chambre des conseillers. L'amendement porte sur la suppression du 2ème paragraphe de l'article qui donne droit à l'auteur d'un viol d'épouser sa victime et d'échapper ainsi à des poursuites judiciaires. Les conseillers avaient introduit de nouveaux amendements en vue de durcir les peines contre l'auteur du viol. Le 1er concerne la peine d'emprisonnement en cas de détournement des mineures sans relation sexuelle, qui est passée à une peine de 1 à 5 ans. Vient ensuite l'amendement relatif à la peine d'emprisonnement en cas de détournement de mineures avec rapports sexuels, qui varie entre 2 à 10 ans de prison ferme. Quant à la 3ème révision, celle-ci stipule que si la fille mineure est déflorée, la peine d'emprisonnement peut aller jusqu'à 30 ans. Quant à l'Instance de la parité, sa création confiée au ministère de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement social a vivement été critiquée par les associations féminines. Pour elles, le projet doit être supervisé par une commission indépendante comme cela a été décidé pour la mise en place des autres institutions, à savoir le Médiateur, le CNDH et le CCME.