Dès qu'il a pris les rênes du ministère de la communication en janvier 2012, Mustapha El Khalfi, également porte-parole du gouvernement, s'est attaqué au champ audiovisuel. Le 30 mars, il a présenté les nouveaux cahiers des charges de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT) et de la Soread-2M approuvés par la haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA). Ces documents visent à hisser la qualité de la production nationale voire renforcer le pluralisme linguistique et les libertés entre autres. En vertu de ces cahiers des charges, la première chaîne est considérée comme un service public. Quant à 2M, elle devrait disposer de bulletins d'information à dimension régionale, consacrer 50% de sa grille à la langue arabe, 30% à l'amazigh et aux autres dialectes. Les 20% de la grille restants devraient être attribués aux langues étrangères. Or, le contenu de cette mouture n'a pas été du goût de plusieurs intervenants au secteur notamment les responsables de la chaîne 2M. Face à cette situation, SM le Roi Mohammed VI est intervenu, le 22 avril, pour mettre fin à cette polémique en rappelant aux membres du gouvernement qu'ils devaient veiller au respect de la Constitution qui exige le pluralisme linguistique, culturel et politique. Chose qui a incité le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane à confier l'affaire des cahiers des charges à une commission interministérielle présidée par Nabil Benabdallah, ministre de l'habitat, relevant de la majorité de sa file. Après que cette commission ait introduit des modifications, les cahiers des charges ont été déposés auprès de la HACA qui a revu l'intégralité du contenu. Chose qui n'a pas été appréciée par le chef de gouvernement qui lui a signalé qu'elle devait se contenter de focaliser sur les amendements proposés par la commission Benabdallah. Ce qui a été fait par la HACA. Après quoi, les fameux cahiers des charges ont été publiés le 22 octobre au Bulletin officiel. Pour le moment, la SNRT est en train de tenir des conseils d'administration pour la mise en œuvre de ces documents.