Le bilan du séisme qui a frappé lundi dernier le Sud-Est de la Turquie s'est alourdi à 20.665 morts et à plus de 80.000 blessés, a annoncé, samedi, l'Agence turque de gestion des catastrophes (Afad). Plus de 1.700 répliques se sont produites après les deux tremblements de terre, dont l'épicentre se trouvait à Pazarcık et Elbistan dans la province de Kahramanmaraş, a fait savoir l'Afad dans un communiqué, soulignant l'évacuation de 91.511 personnes des provinces touchées. Et d'ajouter que 31.254 membres des équipes de recherche et de sauvetage turcs et des équipes internationales poursuivent leurs efforts dans la zone du tremblement de terre. Pour sa part, le vice-président turc, Fuat Oktay, a annoncé qu'environ un million et cinquante mille citoyens touchés par le tremblement de terre résident dans des centres d'hébergement temporaires établis dans les zones touchées. M. Oktay a également souligné, dans une déclaration, vendredi soir, que 67 personnes ont été secourues au cours des dernières 24 heures sous les décombres. Face à ce lourd bilan, les responsables turcs ont commencé à pointer du doigt les promoteurs immobiliers, alors que l'effondrement d'immeubles récents a été enregistré malgré les lois et normes strictes en matière de construction antisismique. Le ministre turc de la Justice, Bekir Bozdağ, avait précédemment déclaré que le ministère public s'employait à poursuivre les responsables de la construction de bâtiments ne respectant pas les normes antisismiques, ce qui a provoqué leur effondrement. Selon les médias turcs, les experts des procureurs dans la province de Şanlıurfa ont découvert de graves défauts matériels dans la construction des bâtiments. Ils ont constaté que les matériaux étaient de mauvaise qualité et que les fondations des bâtiments en béton étaient instables. Le tremblement de terre, survenu lundi dernier à 04H17 locales (01H17 GMT) à une profondeur d'environ 17,9 kilomètres, a provoqué l'effondrement de centaines de bâtiments dans les localités turques de « Kahramanmaraş », « Gaziantep », « Adana », « Malatya », « Diyarbakir », « Sanliurfa » et « Osmaniye ». Douze heures après cette première secousse violente, un autre séisme a frappé au nord de la ville de Gaziantep avec quasiment la même intensité et à proximité de l'épicentre du premier tremblement de terre, ce qui a aggravé le bilan de la catastrophe. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré un deuil officiel pour une période de sept jours et l'état d'urgence dans les zones touchées pendant trois mois. En Syrie voisine, qui a également subi les contrecoups du terrible tremblement de terre, notamment à Alep, Idlib, Lattaquié, Hama et Tartous, le nombre de victimes s'est élevé à plus de 3.000 morts et de 4.000 blessés. Toutefois, il est difficile de déterminer avec exactitude le nombre réel de victimes en raison des conditions difficiles dans lesquelles vit le pays depuis plus d'une décennie.