Plusieurs organisations et associations tunisiennes ont dénoncé, vendredi, la dissolution de la Ligue Algérienne de Défense des Droits de l'Homme (LADDH), appelant les autorités algériennes à revenir sur leur décision et à respecter les libertés publiques et individuelles. « Cette grave décision coïncide avec une campagne de criminalisation, de diffamation et de diabolisation de la LADDH », lit-on dans un communiqué signé par 26 organisations et associations tunisiennes. D'après la même source, cette décision s'inscrit aussi « dans le cadre de l'engagement de poursuites, d'interdictions et de d'emprisonnements qui visent les organisations et les médias indépendants dans le but d'intimider, d'assujettir et d'étouffer toute voix critique discordante ». Elle rappelle que « la LADH et l'opinion publique ont appris cette grave décision au cours de la semaine écoulée via un document anonyme publié sur les médias sociaux, bien que le verdict ait été prononcé le 28 septembre 2022 sur la base d'une demande du ministère de l'Intérieur déposée le 29 juin 2022 », déplorent ces organisations. Elle a fait savoir que l'opinion publique a été surprise que le verdict ait été caché pendant si longtemps, et que la LADH n'ait pas été informée ni de la plainte, ni du procès et son déroulement afin de garantir son droit à la défense. D'après ces organisations, le verdict, publiée sur les médias sociaux , incluait des accusations selon lesquelles la ligue « se livrait à des activités subversives … accusait les autorités de réprimer les manifestants lors du Hirak populaire, adoptait des prises de positions radicales qui entravent le cours des réformes et visent à troubler l'ordre public, incitait les mouvements de protestation, notamment en défendant les droits des migrants via l'internationalisation de leurs revendications, tentait d'influencer le pouvoir judiciaire en organisant des manifestations devant les tribunaux, soumettait de faux rapports sur la situation des droits de l'Homme en Algérie, ne pas être en conformité avec la loi sur les associations …. ». Dans le même communiqué, ces organisations et associations tunisiennes expliquent leur pleine solidarité avec la LADDH, « qui n'a eu de cesse au long de son parcours, d'assumer son rôle naturel de lutte contre les violations des droits des citoyen(e)s algérien(ne)s ». Elles condamnent une « décision arbitraire » « en flagrante contradiction avec les conventions et traités internationaux ratifiés garantissant le droit d'organisation et d'expression ». Elles appellent les autorités algériennes à revenir sur leur décision arbitraire de dissoudre la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme et à respecter les libertés individuelles et publiques, au premier rang desquelles la liberté d'opinion et d'expression et le droit d'association. Parmi les organisations signataires de cet appel figurent l'organisation contre la torture en Tunisie, la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme, le syndicat National des journalistes Tunisiens, l'Observatoire National pour la Défense du Caractère Civil de l'Etat, l'organisation AL-Bawsala, l'association des Tunisiens en France, le Comité de vigilance pour la démocratie en Tunisie-Belgique et l'association Joussour Citoyenneté.
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