Les chefs d'Etat et de gouvernement en Amérique latine et ailleurs ont condamné, dimanche, l'invasion des sièges de l'Exécutif, de la Cour suprême et du Congrès brésiliens, exprimant leur soutien au président Luiz Inácio Lula da Silva, qui a pris ses fonctions le 1er janvier. Lula (Parti des travailleurs, gauche) a affirmé dans un communiqué que les « vandales fascistes » qui ont envahi le siège du Parlement, la Cour suprême et la Présidence, à Brasilia, « seront retrouvés et punis ». Le président a qualifié de « barbarie » les graves altercations vécues dimanche dans la capitale brésilienne par des radicaux d'extrême droite qui réclament une intervention militaire pour renverser Lula, vainqueur en octobre dernier des présidentielles contre l'ancien président Jair Bolsonaro (droite). Sur ses réseaux sociaux, Bolsonaro a indiqué depuis les Etats-Unis que « les manifestations pacifiques, dans le cadre de la loi, font partie de la démocratie. Cependant, les actes de vandalisme et les invasions d'édifices publics tels que ceux qui se sont produits aujourd'hui (dimanche), ainsi que ceux pratiqués par la gauche en 2013 et 2017, sont hors norme ». Le président argentin, Alberto Fernández, a exprimé sur Twitter sa « rejet » des attaques et exprimé son « soutien inconditionnel et celui du peuple argentin » à Lula face à la « tentative de coup d'Etat ». Sur le compte Twitter de la Communauté d'Etats latino-américains et caraïbes, qui regroupe 33 pays de la région, on pouvait lire que « la présidence pro tempore de Celac exprime son soutien au gouvernement de @LulaOficial, élu par le peuple du Brésil, et rejette les actions violentes contre les institutions démocratiques brésiliennes ». Pour sa part, le président chilien Gabriel Boric s'est prononcé en faveur de Lula et a qualifié la tentative de « coup d'Etat des ultraconservateurs, une attaque lâche contre la démocratie ». Son homologue colombien, Gustavo Petro, idéologiquement proche de Lula, a appelé à une réunion urgente de l'Organisation des Etats américains (OEA) pour faire face à la tentative de « coup d'Etat » au Brésil. « Toute ma solidarité avec Lula et le peuple du Brésil », a-t-il souligné. L'Exécutif de Dina Boluarte (présidente intérimaire) au Pérou a « fermement » condamné l'assaut contre le siège des pouvoirs au Brésil, ainsi que « toute tentative d'ignorer » la légitimité des élections présidentielles d'octobre dernier au cours desquelles Lula a battu Bolsonaro. De son côté, le président uruguayen, Luis Lacalle Pou, a publié sur son Twitter officiel un message dans lequel il regrette et condamne « les actions menées au Brésil qui menacent la démocratie et les institutions ». En Equateur, le président Guillermo Lasso a également condamné les « actes d'irrespect et de vandalisme » au Brésil, qui « portent atteinte à l'ordre démocratique et à la sécurité des citoyens ». De son côté, le président bolivien, Luis Arce (gauche) a condamné « l'assaut » des « groupes anti-démocratiques » contre le siège des trois pouvoirs du Brésil. Au Plan international, président américain Joe Biden a affirmé que la volonté du peuple brésilien ne doit pas être mise à mal, assurant vouloir « continuer à travailler » avec Lula. « Je condamne toute atteinte à la démocratie et à la passation pacifique du pouvoir au Brésil », a-t-il affirmé sur son compte Twitter. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a exprimé son « plein » soutien à Lula, et a condamné « l'attentat » dans les termes « les plus forts », alors que le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a condamné « sans équivoque l'assaut contre les institutions démocratiques du Brésil ». Le président du Paraguay, Mario Abdo Benítez, a exprimé ce dimanche la « préoccupation » de son pays après les actes violents à Brasilia, ajoutant que « le chemin doit toujours être le respect des institutions, la démocratie, la liberté et la paix ».