A la veille de son congrès, prévu les 18 et 19 juin courant à Marrakech, le CJD Maroc (Centre des Jeunes Dirigeants d'Entreprise) a dévoilé, jeudi à Casablanca, son projet de «Jeune auto-entrepreneur». Un peu utopique pour certains, faisable et juste pour d'autres. Mais, à en croire les responsables du CJD, le temps est venu de libérer les jeunes et les aider à faire aboutir leurs projets. Il s'agit bel et bien d'un paquet de mesures dont la concrétisation dépend essentiellement de la volonté politique. D'ores et déjà, le projet est dans le tuyau. Il sera bientôt soumis au parlement dès qu'il aura le feu vert du Secrétariat général du Gouvernement, affirme Zakaria Fahim, responsable du CJD Maroc. Auparavant, le CJD a présenté, lors d'un point de presse, les résultats d'une étude sur l'entreprenariat au Maroc réalisé en mai dernier auprès d'un échantillon de 500 personnes (étudiants, apprentis, actifs en exercice ou à la recherche d'emplois). L'étude a permis d'identifier les freins à l'initiative individuelle, vérifier l'existence de l'esprit entrepreneurial chez la population cible, déterminer les secteurs les plus attractifs, et enfin connaître l'appréciation des jeunes sondés par rapport aux dispositifs mis en place pour encourager l'entreprenariat au Maroc. Il s'agit, selon M. Fahim d'une enquête internationale. Et c'est la première fois que le Maroc figure dans le champ de vision de cet observatoire international. Ainsi, d'après les résultats de l'étude, 10% des jeunes sondés ont tenté l'aventure. Bien entendu, cela regroupe le formel et l'informel. A noter qu'en France cette proportion ne dépasse pas 5%. Cela ne signifie point que les jeunes marocains sont plus entrepreneurs que les français, mais tout simplement parce qu'une bonne partie des créateurs échappe aux radars, précisait M. Fahim. A l'inverse de ce qui se passe en Algérie où l'esprit d'assistanat reste encore gravé dans les gènes, au Maroc, l'auto-emploi et l'entreprise individuelle sont plus ou moins sur la bonne piste, probablement parce qu'il y a eu beaucoup de communication sur l'esprit d'entreprise ces dernières années, explique M. Fahim. Mais tout ne baigne pas dans l'huile. On compte plus d'échec que de réussite dans ce secteur. Dans l'étude du CDJ, trois raisons expliquent le renoncement au projet : 84% des jeunes interrogés ont relevé la complexité des procédures administratives et 75% expliquent l'échec par manque de financement adéquat et adapté. Et une grande partie des sondés déplorent l'absence d'accompagnement. Il est vrai que les 3 premières années sont déterminantes dans la vie du projet d'entreprise. C'est la fameuse «vallée de la mort». Raison pour laquelle, les jeunes initiés rejoignent le CJD pour, à la fois, tirer profit de l'expertise du Cercle et s'inscrire dans un réseau élargi de partenariat. Le projet proposé par le CJD propose, entre autres mesures, une fiscalité taillée sur mesure, c'est-à-dire payer un forfait sur le chiffre d'affaires encaissé ; une protection juridique contre la faillite et l'aide et l'assistance dans la gestion. Il s'agit, d'après les CJDistes d'un « schéma de rupture qui consiste à faciliter l'acte d'entreprendre en simplifiant les formalités de création (en cinq clics) et en lui faisant bénéficier d'un régime simplifié de paiement de l'impôt et des prélèvements sociaux. Un enjeu de taille pour le Maroc de demain dont le défi majeur est de créer plus de 2 millions d'emplois au cours de la prochaine décennie.