La belle prestation des Lions de l'Atlas à Marrakech face à l'Algérie nous donne une autre occasion de revenir sur ce fabuleux sentiment d'appartenance à ce pays. Il aura donc fallu cet événement pour nous rappeler que les Marocains, dans leur moyenne idéale, sont farouchement attachés à leur identité plurielle, à la symbolique du drapeau et à leur histoire. Le même sentiment de profond attachement aux valeurs constantes du Maroc, nous l'avons retrouvé dans les manifestations de joie et de liesse exprimées par les Marocains du monde, telles que rapportées par les différents médias, y compris les médias communautaires sur la grande toile du Net. Ce que l'on comprend moins, ce sont ces manifestations impulsées, ou non, par ce qu'il est convenu d'appeler le mouvement du 20 février et tous ceux qui squattent leurs revendications. C'est devenu pratiquement une habitude dominicale que de sortir dans des marches de protestation avec des propos à peine audibles et intelligibles par le commun des citoyens. Monsieur tout le monde a fini par marquer ses distances avec ceux qui prétendent parler en son nom. Nous avons vu cela dans les marches organisées à Casablanca, Rabat et dans d'autres villes du royaume. Le fond de la discorde réside dans la manière avec laquelle ces protestataires du dimanche essaient de recruter l'opinion publique. Il faudra savoir maintenant s'il s'agit tout simplement d'un exercice de positionnement sur la scène publique et qui consiste à se donner les moyens d'ouvrir une brèche dans ce front intérieur consolidé et solidaire quand à la façon de voir l'avenir de ce pays. Le fait que ces mêmes protestataires accélèrent la cadence ces jours-ci, est tout à fait compréhensible. Nous vivons les derniers mètres de cette ligne droite qui doit nous conduire à une première mouture du projet de réforme de la Constitution et tout ce qui devra suivre en termes de réorganisation du champ politique et institutionnel du pays. Il s'agit d'une grande manœuvre historique avec la participation de toutes les forces vives de la nation. Les acteurs de ce changement ont fait montre de leur pleine disposition à y contribuer de manière positive. Leurs idées et propositions de réformes sont évidentes et tangibles. Elles procèdent toutes de cet esprit patriote qui commande cette mobilisation tous azimuts, qui ne peut en définitive souffrir aucun calcul catégoriel étriqué. C'est sans aucune exagération de langage, un moment unique de l'histoire moderne du Maroc qui fera date. Et en dernière analyse, ce sont les constantes de ce noble sentiment patriotique qui fera la différence dans cette course à la construction du Maroc de demain.