La FEMIP (Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat) a choisi Casablanca pour tenir sa 9ème conférence, placée sous le thème : «relever le défi des infrastructures en méditerranée» à travers «le partenariat public-privé». L'inauguration des travaux s'est déroulée, lundi matin, à l'Hôtel Sheraton, sous la présidence de Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie et des Finances, en présence de Philippe de Fontaine Vive Cuetaz, vice-président de la BEI, Lino Cardarelli, Secrétaire général exécutif de l'Union pour la Méditerranée, et Murat Yalçintas, président de l'ASCAME (Association des Chambres de Commerce de Méditerranée). D'abord, il y a ce constat : «il n'y a pas de kit tout fait pour s'assurer un meilleur développement et une gestion performante des changements». Pour Lino Cardarelli, «il nous faut inventer de nouvelles synergies. La crise financière et le développement durable imposent d'avoir confiance, tout en mesurant les risques des changements». L'économiste italien constate qu'en matière de projet de partenariat public-privé, 10% seulement des investissements européens sont orientés vers les pays sud de la Méditerranée. C'est peu et même insuffisant, mais «nous sommes convaincus que nous pouvons apporter notre aide pour faire de la Méditerranée une zone de paix et de prospérité». A condition, notait-il, que les gouvernements encouragent le partenariat public-privé (PPP) et que les institutions financières, la BEI en tête, jouent pleinement leur rôle. Car en matière d'infrastructure, beaucoup reste à faire. Le temps est venu de créer quelque chose de nouveau, totalement innovant. De nouveaux projets de développement durable qui constitueront des opportunités nouvelles pour créer de l'emploi, réduire le chômage et redonner de l'espoir. D'après l'étude réalisée par la FEMIP sur «les cadres juridique, et financier des ppp dans les pays partenaires méditerranéens», entre 2006 et 2010, il y a eu 21 projets pour un montant de 4 milliards d'euros. L'étude prévoit, par ailleurs, plus de 300 milliards d'euros d'investissement d'ici 2030. Les experts de la BEI font remarquer que la crise financière a réduit sensiblement les disponibilités des fonds, d'où la nécessité de développer des capacités de financement local. Mais aussi de mettre en place des structures de suivi des PPP, pour en garantir à la fois le succès et la rentabilité. En effet, «le temps est venu de réussir en Méditerranée ce que nous avons réussi en Europe», affirmait de son côté, Philippe de Fontaine Vive. Pour cela il y a deux exigences : la première c'est l'urgence. Fini donc le temps des débats interminables, des réunions creuses… «ll est donc urgent de mettre en œuvre des projets pour une prospérité partagée». Deuxième exigence, c'est la pertinence. Que les projets répondent aux attentes en termes de développement et qu'ils s'inscrivent dans une stratégie globale et cohérente. «Nous ne prétendons pas que le PPP représente une recette miracle, mais avec un partage des responsabilités et des expériences, et moins d'argent public, et plus de garantie pour les investisseurs privés, il est possible de réussir le défi des infrastructures et donner un souffle nouveau au partenariat public-privé», précisait M. Philipe de Fontaine Vive. A noter que cette conférence de Casablanca, la première du genre dans un pays du sud, vient au lendemain de la conférence du G8, et le message lancé à l'ensemble du monde : il n' y aura pas de développement s'il n'y a pas un vent de renouveau.