Le Bureau politique du Parti du progrès et du socialisme a rendu public, à l'occasion de la Fête internationale des travailleurs, le communiqué suivant. La classe ouvrière célèbre de par le monde le premier mai de chaque année pour exprimer ses revendications et faire le point sur les réalisations assurées grâce à ses luttes. La classe ouvrière marocaine célèbre, à son tour, cette fête internationale dans un climat national et régional particulier : la scène nationale connaît une dynamique sociale sans précédent et la scène arabe connaît des mutations profondes ayant conduit à l'effondrement de certains régimes arabes et d'autres régimes sont en voie d'effondrement. Le PPS salue chaleureusement la classe ouvrière marocaine en guise de reconnaissance des luttes qu'elle a menées pour améliorer son niveau de vie et préserver sa dignité et des sacrifices qu'elle a consentis pour défendre les intérêts suprêmes de la patrie. Il salue également les luttes des peuples arabes qui se sont révoltés contre le despotisme et l'arbitraire démontrant au monde entier que ces peuples sont capables de défier l'oppression et la répression. Il exprime sa solidarité avec la classe ouvrière de par le monde dans son combat contre la mondialisation qui cherche à dépasser sa crise au détriment des forces de travail à travers le recours aux licenciements collectifs, la réduction des salaires, l'adoption des politiques d'austérité et la détérioration des services publics. La classe ouvrière marocaine a réalisé, grâce à sa détermination et à ses luttes, des acquis non négligeables, couronnés par les résultats du dialogue social. Ainsi, il a été décidé une augmentation de 600 DH mensuels au bénéfice des fonctionnaires à partir de mai 2011, une augmentation du salaire minimum de 15 % en deux étapes dans les secteur privé, un relèvement de la pension minimale de la retraite de 600 à 1000DH et un relèvement du quota de promotion à 33 % en deux étapes tout en s'engageant à traiter les autres questions en suspens telles que la réforme de la grille des salaires, des régimes de la retraite et le renforcement de la couverture sociale… Cependant, ces mesures restent en deçà des aspirations de la classe ouvrière eu égard au renchérissement du coût de la vie. Par ailleurs, elles ne concernent pas les autres couches de la société sans revenu comme les chômeurs, ni les titulaires de revenus aléatoires et les autres couches qui pâtissent de la vulnérabilité et qui ont besoin de mesures spéciales. Pour dépasser de telles problématiques, le PPS appelle à la mise en œuvre d'une nouvelle génération de réformes portant sur les domaines constitutionnel, politique, économique et social. Dans la perspective de la réforme constitutionnelle en vue, le PPS propose d'y inscrire en toute clarté la garantie des droits économiques sociaux et culturels comme le droit au travail décent, le droit au logement, le droit à la santé et à la protection sociale, le droit à l'éducation utile et à la formation pertinente, le droit à un environnement sain tout en instaurant l'égalité entre les femmes et les hommes au niveau de tous les droits. Il va sans dire que la garantie de ces droits nécessite immanquablement un nouveau style de gestion et de gouvernance qui doit commencer par la lutte contre la dépravation sous toutes ses formes à travers la déclaration de la guerre contre le fléau de la corruption, l'éradication de l'économie de rente, des privilèges et du détournement des fonds publics tout en veillant à récupérer les fonds publics spoliés au bénéfice du trésor et à présenter les personnes malhonnêtes devant la justice. Elle nécessite également la mise en œuvre d'un « pacte social » requérant le consentement de toutes les parties, définissant les droits et obligations de tout un chacun et dans lequel le dialogue social constituerait un moyen privilégié de règlement des conflits et de satisfaction des revendications justes de la classe ouvrière et de l'ensemble des salariés. La classe ouvrière qui a fait montre au fil des années de sa maturité et de sa combativité est capable de réaliser davantage d'acquis surtout si les conditions subjectives étaient réunies telles que l'unité de l'action syndicale comme étape vers l'unité syndicale. En réaffirmant l'adhésion large de ses militants dans les rangs de la vaillante organisation Union Marocaine du Travail, le PPS exhorte l'ensemble de ses militantes et militants à participer massivement aux défilés et marches de la classe ouvrière organisés à travers les différentes villes du pays. Vive la classe ouvrière marocaine forte et unie. Rabat le 30 avril 2011. Le Bureau Politique du PPS