Les sixièmes rencontres internationales de la poésie, une manifestation dédiée à la promotion et à la vulgarisation de ce genre littéraire, se tiendront du 13 au 21 mai prochain à Marrakech, à l'initiative du Centre de création artistique “Riad Sahara Nour”. Organisée en partenariat notamment avec la Fondation Dar Bellarj, l'institut français de Marrakech (IFM), la faculté des Lettres et des sciences humaines relevant de l'université Cadi Ayyad (UCAM), et l'académie régionale d'éducation et de formation (AREF) de la cité ocre, cette manifestation verra la participation d'un aréopage de poètes, d'hommes de lettres et de musiciens marocains et étrangers notamment de France, Colombie, Allemagne, Irak, et de l'Ethiopie. A l'ordre du jour de ce rendez-vous artistique et culturel, figurent un hommage à la jeune poésie marocaine, outre une soirée internationale de la poésie avec la participation des poètes Bruno Doucey (France) Myriam Montoya (Colombie), Hans Thill (Allemagne), Hassan El Ouazzani (Maroc), et Salah Al Hamdani (Irak), qui seront accompagnés par le musiciens Ahmed Mukhtar (Irak). Le grand public sera également convié à prendre part à une rencontre entre l'écrivain et poétesse Nicole de Pontcharra et le poète éthiopien Kifle Selassié Beseat sur le thème: “Sur les traces d'Arthur Rimbaud”. Tout au long de la semaine, des poètes se produiront dans nombre de lycées de la cité ocre pour des lectures poétiques et ce, dans un souci majeur de promouvoir un esprit de dialogue, d'ouverture et surtout, de sensibiliser la jeunesse quant à l'importance de la poésie. Et à l'instar des éditions précédentes et dans un souci d'encourager la jeune création marocaine, un concours de poésie est ouvert aux jeunes auteurs âgés de 16 à 22 ans. Les textes poétiques en lice seront soumis à un comité de lecture, et à l'issue de ce concours, il sera procédé à la sélection de trois jeunes poètes qui recevront un prix. Le 1er lauréat du concours sera invité à donner lecture à son poème lors de la soirée de la poésie prévue le samedi 21 mai au Riad Sahara Nour. Les 6èmes rencontres internationales de la poésie devront investir plusieurs coins de la cité ocre, dont la Fondation Dar Belaraj, Riad Sahara Nour, Riad Denise Masson, et la faculté des lettres de Marrakech. Cette nouvelle édition sera également l'occasion de rendre hommage au Martiniquais Aimé Césaire, à la fois poète et homme politique engagé qui, le 6 avril courant, a vu la consécration de son œuvre, par un hommage solennel rendu par la France lors de son entrée au Panthéon, laissant à travers la plaque commémorative qui lui est dédiée, un splendide message d'humanisme et de fraternité. Surnommé « le nègre fondamental », il influencera des auteurs tels que Frantz Fanon, Edouard Glissant (qui ont été élèves de Césaire au lycée Schoelcher), le guadeloupéen Daniel Maximin et bien d'autres. Sa pensée et sa poésie ont également nettement marqué les intellectuels africains et noirs américains en lutte contre la colonisation et l'acculturation. En 1945, Aimé Césaire, coopté par les élites communistes qui voient en lui le symbole d'un renouveau, est élu maire de Fort-de-France. Dans la foulée, il est également élu député, mandat qu'il conservera sans interruption jusqu'en 1993. Son mandat, compte tenu de la situation économique et sociale d'une Martinique exsangue après des années de blocus et l'effondrement de l'industrie sucrière, est d'obtenir la départementalisation de la Martinique en 1946. Il s'agit là d'une revendication qui remonte aux dernières années du XIXe siècle et qui avait pris corps en 1935, année du tricentenaire du rattachement de la Martinique à la France par Belain d'Esnambuc. Peu comprise par de nombreux mouvements de gauche en Martinique déjà proches de l'indépendantisme, à contre-courant des mouvements de libération survenant déjà en Indochine, en Inde ou au Maghreb, cette mesure vise, selon Césaire, à lutter contre l'emprise béké sur la politique martiniquaise, son clientélisme, sa corruption et le conservatisme structurel qui s'y attache. C'est, selon Césaire, par mesure d'assainissement, de modernisation, et pour permettre le développement économique et social de la Martinique, que le jeune député prend cette décision. En 1947 Césaire crée avec Alioune Diop la revue Présence africaine. En 1948 paraît l'Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache, préfacée par Jean-Paul Sartre, qui consacre le mouvement de la « négritude ». En 1950, il publie le Discours sur le colonialisme, où il met en exergue l'étroite parenté qui existe selon lui entre nazisme et colonialisme.