On aura tout vécu avec ces huitièmes assises nationales du PPS. Des singularités inédites qui, sans doute, auront scellé de leur originalité le champ politique marocain. On appréciera fortement le climat noble dans lequel s'est déroulée l'émulation loyale pour le perchoir du parti, entre pas moins de trois prétendants. Mais, on ne pourra nullement passer sous silence l'un des points culminants illustrant ces particularités, à travers l'histoire d'une entité innovante et généreuse. Depuis déjà belle lurette, en pleine période des préparatifs de cet événement décisif, le Secrétaire général sortant, Ismail Alaoui, avait annoncé son départ et se montrait, dès lors, bien décidé d'aller jusqu'au bout de son désir, dicté par les raisons qu'il avait explicitées à ses camarades, sans ambages. Une décision d'une sagesse exemplaire et d'un courage inégalable. On retiendra également son profond altruisme et sa sérénité réconfortante qui assuraient, avec aisance et limpidité, la transition inéluctable. Cette grandeur d'âme ne pouvait émaner que d'une personne profondément acquise à la cause de son parti qui l'habite jusqu'aux entrailles. «Merci, camarade Ismail de ton geste qui perpètre des pinces aux décideurs des partis et des gouvernements dans le monde arabe qui se cramponnent indéfiniment aux fauteuils de la décision. Toi, camarade, tu viens de donner l'exemple et d'inaugurer cette tradition louable !», s'écria un représentant d'une délégation arabe lors d'une séance plénière du congrès. Autant dire que la décision de se retirer, en dépit des pressions et des sollicitudes, est un acte magistral de haute majesté et une distinction de grande notoriété dont le Maroc tout entier peut s'enorgueillir, à travers la scène politique planétaire. Dans un paysage politique national «surréaliste», comme ne cessait de le qualifier Ismail Alaoui, la notion de leadership éternelle pesait sur les petits esprits et altérait continuellement la démocratie interne. La démarche révolutionnaire que vient d'entreprendre Ismail Alaoui, fort confortée par le comportement de camaraderie digne des grands de la part des concurrents à la succession, frayerait, sans doute le chemin de la maturité politique, pour une action crédible et, cette fois-ci, réaliste. Ismail Alaoui aura donc accompli l'un des actes forts qui marquent l'ère politique contemporaine et incrusté un nouveau sceau auguste de pureté. Honneur à toi, camarade !