«C'est le début de la fin du Polisario ». C'est en ces termes que Mrabih Rabou Malainine, membre du Corcas, commente le retrait de la reconnaissance de la pseudo "Rasd" par la Zambie et la Papouasie-Nouvelle Guinée. Le militant sahraoui souligne que ces décisions s'expliquent en grande partie par un facteur capital : le dynamisme de la diplomatie marocaine, officielle et aussi parallèle y est pour quelque chose. Mais le plus important pour lui, c'est que les mutations politiques que connaissent les pays arabes, viennent de mettre fin aux rêves de créer un Etat croupion sur le territoire marocain. « Actuellement, on assiste à une nouvelle histoire, en train de se constituer. Ainsi, les concepts des conflits régionaux ou de leadership-allusion faite à l'Algérie- n'ont plus leurs places», précise notre interlocuteur. En argumentant ces propos, Mrabih Rabou, considère que l'Algérie connait beaucoup de problèmes, et tous les observateurs sont unanimes, qu'une fois la chute du régime libyen concrétisée, ce sera son tour. Pour le membre du Corcas, « les décisions prises par le royaume ces dernières années, notamment le plan de l'initiative d'autonomie dans les provinces du Sud, ont poussé plusieurs pays africains à comprendre, voire à adhérer à la position marocaine ». Et d'affirmer « on ne peut pas concevoir un autre scénario concernant une solution définitive de ce dossier épineux, car, selon ce plan, il ne saurait y avoir de vainqueur ni vaincu ». Concernant les informations véhiculées quant à l'acceptation du plan d'autonomie dans les prochains jours par Polisario, Mrabih Rabou rétorque que les dirigeants du Polisario sont toujours à la merci des dirigeants d'Alger. Ainsi, il serait difficile de concevoir un tel cas de figure, sans l'implication des locataires du Palais d'El Mouradia. Rappelons que dans un entretien publié récemment dans nos colonnes, Abdelmajid Belghazal, membre du Corcas, nous a déclaré que d'après ses contacts, les deux parties sont plus proches de trouver une solution définitive et « qu'il ne serait pas étonné si le Polisario annoncera prochainement son acceptation du plan d'autonomie ». Soulignons par ailleurs, que Taib Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la coopération, a indiqué dans un point de presse, avec son homologue Zambien que « le processus de retrait de reconnaissance à la pseudo "Rasd" se poursuit de manière soutenue ». Chiffres à l'appui, «une trentaine de pays ont dû, cette dernière décennie, revoir leur copie, en retirant leur reconnaissance de la pseudo "Rasd" », a-t-il souligné. Abondant dans le même sens, Taib Fassi Fihri a expliqué qu'aujourd'hui, plus des deux tiers des pays africains ont tourné le dos à cette république fantôche. Qui plus est, «aucun pays européen ne reconnaît cette entité», a-t-il affirmé.