Le dialogue social, qui a mal démarré en octobre dernier, reprend ce lundi. En effet, la session du printemps du dialogue social sera ouverte aujourd'hui à partir de seize heures. Un communiqué de la Primature indique que «le Premier ministre, Abbas El Fassi présidera, ce lundi à Rabat, l'ouverture de la session du printemps du dialogue social, à laquelle prendront part notamment les centrales syndicales les plus représentatives et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM)». Cinq centrales syndicales sont concernées par ce round des négociations. Il s'agit de l'Union marocaine du travail (UMT), l'Union générale du travail au Maroc, la confédération marocaine du travail (CDT), la fédération marocaine du travail (FDT) et l'Union national du travail au Maroc (UNTM). Cette session du dialogue social intervient dans une conjoncture où les doléances des salariés sont restées sans réponse et où un climat de tension prévaut dans plusieurs secteurs d'activités. Des débrayages et des sit-in ont été observés durant ces dernières semaines dans les secteurs de l'enseignement, les collectivités locales, la fonction publique, les ingénieurs, la santé, la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). De même, la trêve annoncée par les représentants des greffiers et autre fonctionnaires de la justice n'aura pas débouché sur un accord pour mettre définitivement un terme aux grèves ayant complètement paralysé la machine judiciaire durant plusieurs mois. Les greffiers et autres fonctionnaires de la justice viennent de sortir leurs griffes une autre fois en annonçant un nouveau mouvement de protestation de trois jours au cours de cette semaine. Les enseignants titulaires de licence comptent aussi débrayer vers la fin de ce mois, comme l'avaient annoncé leurs syndicats au cours de la semaine dernière. Des problèmes sectoriels sont aujourd'hui sérieusement posés dans plusieurs secteurs d'activités, affirment des sources syndicales à l'Union marocaine du travail. Les mêmes sources précisent que les syndicats attendent des propositions sérieuses et concrètes du gouvernement et non pas des promesses comme fut le cas lors des précédents rounds où la réponse de l'exécutif est restée très en deçà des aspirations et des revendications des salariés. Au-delà de la question de consécration de l'esprit du dialogue et de responsabilité en cette conjoncture, cette session des négociations apportera-t-elle des réponses aux attentes des syndicats ? C'est la question que se posent les syndicalistes d'autant plus que durant les rounds précédents, les centrales syndicales n'ont pu rien arracher pour leurs troupes. Et du coup, le malaise a gagné plusieurs secteurs d'activités. Aujourd'hui encore, l'arme de la grève est brandie. La session de ces négociations démarre avec celle du printemps du parlement, la dernière avant la mise en place de la nouvelle constitution. Des projets de lois extrêmement importants sont à l'ordre du jour de cette session parlementaire à un moment où les syndicats sont dans l'expectative. Et le 1er mai, jour des manifestations rituelles des salariés, n'est pas loin.