Le ministère de l'Intérieur est-il en train de faire le ménage au sein des collectivités locales ? C'est la question que d'aucuns se posent à la suite des dernières suspensions et surtout des arrestations ayant provoqué des tempêtes dans plusieurs communes urbaines et rurales. En effet, après une série de suspensions des élus de leurs fonctions, notamment dans les villes de Médiouna, Settat, Moulay Yacoub, Ouarzazate, Berrechid, des poursuites viennent d'être enclenchées à l'encore de plusieurs autres à El Jadida, Salé, Moulay Yacoub et Médiouna. Ces mesures ont été prises à la lumière des conclusions des commissions de la Cour des comptes durant les deux exercices précédents. A El Jadida, l'ancien président de la municipalité vient d'être écroué. Selon des sources proches du dossier, le mis en cause serait poursuivi pour gestion frauduleuse, détournement de fonds, faux et usage de faux et trafic d'influence. L'enquête qui n'est qu'à son premier épisode connaîtra certainement de nouveaux rebondissements et d'autres inculpés pourraient être conduits derrière les barreaux. Dans la même région, des enquêtes sont diligentées dans quatre autres communes sur la base des rapports établis par la Cour des comptes durant l'exercice 2010. A la commune de Lakhyayta dans la province de Berrechid, un ensemble des élus a été interpellé au cours de la semaine dernière. Les charges retenues contre les uns et les autres s'articulent notamment autour de la dilapidation de deniers publics, faux et usage de faux et des violations des dispositions du code de l'urbanisme. Au cours de la même semaine, les vents d'assainissement ont soufflé sur la commune urbaine de Médiouna. La brigade de gendarmerie locale vient de déférer devant le procureur général auprès de la Cour d'appel de Casablanca tout un groupe d'élus impliqués notamment dans des violations des dispositions du code de l'urbanisme. Dans le lot des présumés-accusés, figure un député à la première Chambre. A Moulay Yacoub, l'affaire de l'arrestation des élus n'a pas encore livré tous ses secrets. Dans le même registre d'assainissement, on parle également des irrégularités qui émaillent la Commune urbaine de Khouribga et la mairie de Casablanca. D'aucuns soulignent que les autorités compétentes ont décidé de donner des suites aux rapports de la Cour des comptes ayant épinglé durant les deux exercices précédents la gestion de plusieurs collectivités locales et établissements publics. Dans ce cadre, les affaires du Crédit immobilier et hôtelier (CIH), l'Office national des aéroports (ONDA) et la Marocaine des jeux referont surface.