La ministre de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement, Mme Amina Benkhadra, accompagnée du ministre algérien des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal, ont effectué samedi à la commune rurale d'Ouirgane (province d'Al-Haouz) une visite au Barrage Yacoub El Mansour, dont la réalisation a nécessité un montant global de 630 millions de DH. A la zone industrielle de Marrakech, la délégation ministérielle composée notamment de responsables marocains et algériens des secteurs de l'eau et de l'environnement, s'est rendue à la station de traitement des eaux usées, réalisée avec un montant total de 1 milliard 760 millions de DH. La ministre de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement, Mme Amina Benkhadra, a préconisé une mobilisation régionale accrue autour des défis de l'eau pour réaliser des programmes d'action régionaux prioritaires en matière hydrique. Lors d'une entrevue, jeudi à Rabat, avec le ministre algérien des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal, Mme Benkhadra a affirmé que la généralisation de l'accès à l'eau potable et à l'assainissement, le développement de ressources nouvelles non-conventionnelles, la dépollution de la Méditerranée, la gestion de la demande en eau et la mise en réseau des villes et régions méditerranéennes pour la gestion de l'eau, devraient être placés au cœur de ces programmes. La ministre a, à ce propos, souligné la nécessité de consolider davantage la coopération entre le Maroc et l'Algérie dans le domaine des ressources en eau, appelant à accorder une attention particulière au renforcement des compétences et au rapprochement entre les instituts de formation des deux pays, ainsi qu'entre les opérateurs du secteur de l'eau à l'échelle régionale. Volonté commune d'aller de l'avant De son côté, M. Sellal, qui conduit une importante délégation algérienne, a exprimé la disposition de son pays à renforcer sa coopération avec le Maroc dans le domaine des ressources hydriques et de protection de l'environnement, mettant en exergue la volonté commune d'aller de l'avant pour la mise en place d'actions porteuses d'espoir entre les deux pays. Pour le responsable algérien, la gouvernance de l'eau demeure un passage obligé pour la réalisation des objectifs fixés en la matière, mettant l'accent, à cet égard, sur la nécessaire mise à niveau des ressources humaines à travers une formation spécialisée. Il a, par ailleurs, souligné dans une déclaration à la presse que la visite de la délégation algérienne au Maroc s'inscrit dans le cadre de la coopération bilatérale qui vient d'aborder "une excellente phase" grâce au mémorandum d'entente signé, à cette occasion, entre les deux parties, portant création du Comité technique mixte sur la coopération dans le domaine des ressources hydriques. Cette rencontre a été marquée par la signature d'un mémorandum d'entente entre Mme Benkhadra et M. Sellal portant création du Comité technique mixte sur la coopération dans le domaine de ressources en eau, qui sera chargé de mettre en œuvre et d'évaluer le programme de coopération dans le domaine des ressources en eau, arrêté par les deux parties pour consolider davantage cette coopération bilatérale. Aux termes de cet accord, le Comité s'assigne également pour objectif de proposer des actions de coopération tendant à promouvoir le partenariat entre les deux parties. Composé de 4 à 6 représentants de chaque partie signataire, ledit Comité se doit intervenir dans des domaines de coopération tel l'apport technique nécessaire en vue de bénéficier de l'expérience bilatérale, la gestion des services publics d'eau, d'assainissement et de l'irrigation agricole, l'épuration et la réutilisation des eaux usées, la gouvernance de l'eau et l'économie de l'eau. Une nouvelle impulsion A l'issue de cette rencontre les deux parties sont convenues d'organiser la première réunion de ce Comité à Alger, au cours du mois prochain, une occasion pour les cadres des départements de deux pays d'échanger des vues, d'expériences et d'expertises autour des questions d'intérêt commun. Ont pris part à cette réunion le secrétaire d'Etat chargé de l'Eau et de l'environnement, Abdelkébir Zahoud et le directeur général de l'Office national de l'eau potable (ONEP), Ali Fassi Fihri, ainsi que d'autres hauts responsables marocains. Auparavant, dans une déclaration à la presse, Mme Benkhadra a fait savoir que la visite du ministre algérien des Ressources en eau s'inscrit dans le cadre du développement des relations de coopération entre le Maroc et l'Algérie notamment dans les domaines de l'eau et de l'énergie, relevant que le Royaume dispose d'une grande expertise dans le domaine hydrique notamment à travers les grands programmes mis en œuvre depuis des années. Mme Benkhadra a indiqué également que le Maroc dispose de programmes prospectifs notamment pour le dessalement des eaux. Et d'ajouter que les entretiens avec son homologue algérien ont porté, entre autres, sur l'examen des moyens à même de promouvoir les relations de coopération et l'échange d'expertises en la matière. Lors de sa visite au Maroc, le ministre algérien a indiqué que sa visite au Maroc est de nature à donner une nouvelle impulsion aux relations bilatérales. M. Sellal s'est dit également fier de la réalisation du barrage Yacoub El Mansour au niveau de la province d'Al-Haouz qui, a-t-il ajouté, constitue une source de fierté pour tous les pays du Maghreb car, réalisé par des institutions et des cadres purement marocains. Un réservoir de 70 millions de mètres cubes D'une retenue de 70 millions de mètres cubes, ce barrage, situé sur l'oued N'fis à 65 km au sud de Marrakech et à environ 20 km à l'amont du barrage Lalla Takerkoust, est de nature à améliorer la capacité de régulation de l'oued N'fis au niveau du barrage Lalla Takerkoust. Ce barrage permet aussi de diminuer les pertes d'eau vers l'aval et aura un impact socio-économique positif sur la région. L'ouvrage hydraulique comprend le barrage principal, les ouvrages annexes constitués d'un évacuateur de crues, d'une vidange de fond, des prises d'eau et d'une dérivation provisoire, ainsi qu'une digue de col en rive droite. Il s'agit d'un barrage en béton compacté au rouleau (BCR) d'une hauteur de 70 mètres sur fondation et de 233 m de longueur en crête. Sa construction a nécessité la réalisation de 226 mille mètres cubes d'excavation et de mise en place de 330.000 mètres cubes de béton. Ce barrage permettra d'accroître le volume régularisé des apports de oued N'fis de 68 à 85 millions de mètres cubes par an.