Le déplacement de Béji Caïd Essebsi, Premier ministre tunisien, à Rabat, confirme une nouvelle fois les liens indéfectibles unissant les peuples des deux pays. Evidemment, Caïd Essebsi n'est pas venu pour une simple visite de courtoisie. Il est porteur d'un message fort : les relations entre le Maroc et la Tunisie sont avant tout stratégiques. D'ailleurs, l'audience que lui a accordée S.M le roi le prouve. Le chef du pouvoir exécutif a d'abord saisi cette occasion pour manifester la reconnaissance et la gratitude du peuple tunisien envers le royaume. "Nous n'oublierons jamais que le Maroc a été le premier à se solidariser avec nous", a-t-il déclaré en substance. Et d'ajouter que Rabat " a toujours exprimé sa solidarité avec la Tunisie dans les moments de crise" et ce, "sans demande préalable". Par ailleurs, il a félicité le peuple marocain pour " les réformes substantielles annoncées par le souverain," lors du discours tenu le 9 mars. Aussi, il a souligné l'immense vague de solidarité exprimée par le royaume vis-à vis de la Tunisie, notamment en dépêchant des staffs médicaux pour assister les réfugiés et ceux qui ont quitté la Libye par peur de représailles. Faisant allusion à l'UMA, Caïd Essebsi a affirmé, qu'en dépit de la situation houleuse que traverse la région du Maghreb, ce projet est toujours d'actualité. Dans le même ordre d'idées, S.M le roi a réitéré la volonté du royaume "de consolider les fondements de l'Union en tant que choix stratégique incontournable, et en tant que mécanisme de coopération et de solidarité entre les cinq Etats de l'Union, et ce, en accord avec l'esprit et la lettre du Traité fondateur de Marrakech, et conformément à une vision prospective tenant compte des aspirations réelles des peuples de la région en matière de co-développement et construction démocratique", lit-on dans un communiqué du cabinet royal. Le Premier ministre tunisien n'a pas manqué l'occasion pour préciser que la question du Sahara demeure une entrave face à l'intégration maghrébine, appelant ainsi à mettre en place une solution politique en parfaite accord avec la légalité internationale. Notons que lors de l'audience offerte par S.M le roi au représentant du gouvernement tunisien, les deux parties ont affiché leurs engagements à "élargir les perspectives de développement des relations entre les deux pays". Un tel objectif passe, ipso facto, par une optimisation de l'Accord d'Agadir, et la mise en place d'une zone de libre-échange arabo-méditerranéenne. En plus, les deux parties ont mis l'accent sur la nécessité de procéder à la levée des barrières pour instaurer un partenariat économique plus efficace. Que l'Algérie saisisse le message !