Une pléiade d'académiciens, spécialistes, chercheur et étudiants ont rendu, vendredi à Errachidia, un vibrant hommage à l'endroit du professeur Hassan Lamniï, critique de théâtre et l'un des précurseurs de la leçon de théâtre au sein de l'université marocaine. Cet hommage est dicté, Selon Said Karimi, universitaire spécialiste de théâtre et modérateur de cette journée, par le souci de rapprocher les étudiants et passionnés des planches d'une personnalité ayant marqué le théâtre marocain, notamment dans sa partie critique et académique. Intervenant lors de cette rencontre, initiée par la faculté polydisciplinaire d'Errachidia, le professeur Dr Hassan Lamniï a axé sa communication sur la nature de la présence du théâtre dans l'université et les efforts à déployer pour consacrer la tradition théâtrale dans la société, d'autant plus que cet art reste l'un des plus proches à la vie sociale. “Le théâtre est un art social par excellence, et ne peut, du coup, se replier sur soi, dans la mesure où il tisse des liens multidimensionnels, multidisciplinaires, avec la culture nationale des peuples et leurs soucis et préoccupations”, a souligné M. Lamaniï, qui a commencé à enseigner le théâtre vers les années 60 du siècle dernier à l'université Dhar Mehraz de Fès. Et d'ajouter que “ le théâtre reste parmi les rares arts qui peuvent mettre les citoyens face à leurs rêves, leurs aspirations, leurs problèmes, leurs souffrances, leurs désirs et leurs déboires, dans un style didactique, critique et pédagogique, incitatif et même instigateur”. Pour mieux situer l'importance et le rôle du théâtre au sien de la société, le critique a passé en revue l'expérience de Jean Villard qui a pu réconcilier le grand public français avec la tragédie, en puisant dans un imaginaire créatif qui viole parfois les méthodes classiques de mise en scène. Et d'appeler, dans ce contexte, à ce que “cette présence encore timide du théâtre au sein de l'université marocaine, soit transformée en une tradition académique, à travers une branche spécialisée et des cursus spécifiques en six semestres, comme c'est le cas dans l'université française”. Et de conclure que cette nouvelle discipline devrait être basée sur deux volets : théorique et pratique, expliquant que les étudiants pourraient ainsi suivre des cours théoriques de dramaturgie, sociologie, institutions culturelles, spectacles à et des stages pratiques en scénographie, chorégraphie, production et en relations publiques. Plusieurs autres chercheurs et académiciens en l'occurrence Hassan Lyousfi, Azeddine Bounnit, Khaled Amin, ont pour leur part, abordé d'autres aspects du théâtre marocain, en mentionnant le rôle du Dr Hassan Lamniï dans l'accompagnement critique, mais aussi en matière de la partie théorique, rapprochant à la fois les expériences internationales et les formes pré-théâtrales marocaines. Ils ont ainsi mis l'accent sur la relation entre le théâtre et la philosophie, comme une forme de réflexion et de contemplation, le théâtre en tant qu'objet de la pensée scientifique et les nouvelles approches théâtrales et enfin la capitalisation d'autres formes de spectacles dans le contexte postmoderne. Cette journée dédiée au théâtre a pris fin sur une dédicace du dernier livre de l'auteur dramaturge Mohammed Kaouti qui vient de publier récemment son dernier livre “Sidna Kdar” (Notre Seigneur Destin), qui inscrit dans une suite logique et créative de des deux derniers livres du même auteur “No man's land” (2009) et “Le ring” (2010). Il s'agit, selon Khamed Amin, président de Centre International des spectacles de théâtre, également présent lors de cette cérémonie, d'une transplantation de la célèbre pièce théâtrale de Samuel Beckett “ En attendant Godot “.