Champion d'Europe en titre surarmé grâce à son armada Torres, Villa, Xavi, Iniesta, Silva, Puyol, Piqué, Casillas..., l'Espagne fait figure d'immense favori du Mondial-2010, comme le Brésil, un peu devant d'autres cadors européens comme l'Angleterre, l'Allemagne ou l'Italie…. Et la France ne fait plus peur. Un seul chiffre condense la puissance de l'Espagne, devenue la meilleure sélection du monde à l'égal de la Seleçao: La +Furia Roja+ n'a perdu qu'un seul de ses 45 derniers matches! Une demi-finale de Coupe des Confédérations où elle a été piégée par les contres des Etats-Unis (0-2). Autre statistique décourageante: elle a gagné 24 de ses 25 derniers matches... Mais l'Espagne, couverte de coupes d'Europe des clubs, n'a jamais gagné la Coupe du monde, ni même joué de finale. Elle n'a atteint le dernier carré qu'en 1950, pour la poule finale (gagnée par l'Uruguay au Brésil) et n'a donc jamais joué de demi-finale mondiale. Ce complexe intériorisé par les joueurs espagnols depuis des décennies a-t-il disparu avec le triomphe de l'Euro-2008 ? L'Espagne devra déjà sortir d'un groupe à sa portée (Suisse, Chili, Honduras) puis défier un survivant du +groupe de la mort+ en 8e de finale, le Portugal, la Côte d'Ivoire ou... le Brésil. L'Angleterre serait au même rang de grand favori si elle avait Casillas dans les buts. James, Green ou Hart n'ont pas le niveau du gardien du Real Madrid. Mais l'équipe aux trois lions aligne un des meilleurs joueurs de la saison (Rooney) et une pléiade de stars (Lampard, Terry, Gerrard), et toute l'Angleterre croit à la science du sélectionneur Fabio Capello, qui a rendu presque invincible un groupe qui n'avait même pas su se qualifier pour le dernier Euro. Avec une poule C taillée sur mesure (Etats-Unis, Algérie, Slovénie), ("le meilleur groupe anglais depuis les Beatles", selon l'humour +british+), l'Angleterre espère se rôder pour enfin remporter un second trophée mondial. Elle pourra aussi compter sur le soutien d'une partie du public sud-africain, les descendants britanniques. Derrière les deux leaders de la cohorte européenne, l'Italie, l'Allemagne, le Portugal et les Pays-Bas figurent au second rang des prétendants. Les deux premiers par habitude historique, même si la +Nazionale+ a pris quatre ans depuis son sacre sans être vraiment rajeunie, et si la +Mannschaft+ manque de très grands joueurs, surtout depuis qu'elle a perdu Michael Ballack, blessé. Les Portugais sont devenus des habitués du dernier carré depuis l'Euro-2000, et ils comptent comme l'Angleterre sur un des meilleurs joueurs de la planète, Cristiano Ronaldo. Les Pays-Bas eux ont bonifié l'équipe quart de finaliste à l'Euro-2008 en gagnant tous leur matches de qualifications, et comptent sur les deux créateurs, finalistes malheureux ou heureux de la dernière Ligue des champions, Arjen Robben (Bayern) et Wesley Sneijder (Inter). La France, qualifiée de justesse (d'injustice selon certains), criblée de problèmes entre l'opprobre contre son sélectionneur, Raymond Domenech, et le maigre temps de jeu de ses patrons (Henry, Gallas), n'émarge plus au rang des favoris. Elle semble à peine mieux lotie que la Serbie, qui l'a devancée dans son groupe de qualification. Le Danemark, la Grèce et la Suisse ont quelques atouts collectifs mais manquent trop de grands joueurs pour viser le titre, même si depuis la victoire grecque à l'Euro-2004 il ne faut jurer de rien... La Slovénie, qui dispute son deuxième Mondial après 2002, et le bizuth slovaque font figure de +petits+, mais il ne faut pas oublier que la Slovaquie a déjà joué - et perdu - deux finales de Coupe du monde (1934, 1962) quand son destin était lié à sa voisine dans la Tchécoslovaquie...