Deux importants rapports, parus récemment, ont souligné le dynamisme du secteur financier marocain, le considérant comme l'un des plus performants en Afrique. Le dynamisme global du secteur financier marocain, qui demeure l'un des plus performants de la région durant les dernières années, sera un facteur de soutien pour concrétiser l'ambition du Maroc de faire de la bourse de Casablanca un centre financier régional, indique le think-tank britannique, The Economist Intelligence Unit (EIU), dans son rapport du mois de janvier sur le Maroc. L'EIU rappelle, dans ce contexte, l'adoption par le Parlement du projet de loi portant création de la place financière de Casablanca (Casablanca Finance City-CFC). Il s'agit d'un texte qui vise à faire de la ville un centre financier régional pour la région d'Afrique du Nord et de l'Ouest, indique la même source, soulignant que ce statut spécial sera conféré aux entreprises opérant dans le domaine des services financiers au niveau international ou régional. Le nouveau centre, qui sera opérationnel dès 2014, devra contribuer à hauteur de 2 pc au Produit Intérieur Brut marocain et créer 35.000 nouveaux postes d'emploi, indique l'EIU, relevant que les compagnies bénéficiant du statut CFC auront accès à d'importants avantages fiscaux. Le projet est fondé sur la vision selon laquelle les marchés africains devront enregistrer une croissance rapide durant les années qui viennent, indique le rapport, relevant que les investisseurs occidentaux et ceux des puissances émergentes comme l'Inde et la Chine devront utiliser le centre de Casablanca comme plate-forme pour tirer les dividendes des marchés africains. L'EIU n'a pas manqué de souligner que le CFC devra faire face à une rude concurrence de la part des marchés financiers traditionnels, notamment ceux de Londres et de Paris. Le rapport a, d'autre part, relevé l'expansion du secteur bancaire marocain, rappelant la présence de plus en plus remarquée des banques marocaines dans des pays africains comme le Mali, la Tunisie et le Sénégal. L'expérience du secteur bancaire marocain surclasse celle de plusieurs pays de la région, observe le think-tank londonien, notant le renforcement de la base de clientèle des banques marocaines en particulier parmi la classe moyenne, mettant à profit un management moderne. Le secteur de l'assurance réalise, lui-aussi, une forte croissance, qui a permis au Maroc d'occuper la deuxième place en Afrique après l'Afrique du sud. Le même constat a été établi par le think-tank international, Oxford Business Group (OBG), qui a noté dans son rapport 2011 sur le Maroc, que le secteur bancaire marocain se présente désormais comme un portail vers l'Afrique. Les institutions financières marocaines ont réussi à gérer avec réussite l'impact de la crise financière internationale, indique le rapport, soulignant qu'elles ont continué à financer l'économique avec fluidité. Les dépôts bancaires ont augmenté et les bénéfices se sont accrus, ajoute la source. Au moment où plusieurs gouvernements ont été obligés de mettre en oeuvre des plans de sauvetage pour mettre leurs sociétés à l'abri des répercussions de la crise, le Maroc s'est appuyé sur son système financier sain pour continuer à accorder le financement nécessaire aux compagnies qui commençaient à ressentir l'impact de la crise qui sévissait en Europe, souligne le think-tank. Le rapport, qui publie des chiffres sur la croissance du secteur financier marocain durant les dernières années, a noté que la concurrence entre les banques marocaines a redynamisé l'innovation parmi ces dernières. Plusieurs banques offrent désormais des services modernes, en s'appuyant sur les technologies de l'information (online banking). Ces banques réinvestissent à présent une partie de leurs revenus en Afrique, indique OBG, citant des exemples de banques marocaines qui ont réussi à relever le défi de conquérir des marchés prometteurs dans le continent. Dans ce contexte, le wali de Bank Al-Maghrib, M. Abdellatif Jouahri, explique à OBG que la réforme du secteur bancaire marocain a renforcé les fondamentaux du secteur et encouragé l'émergence de groupes bancaires régionaux. Les plus grandes institutions bancaires marocaines sont désormais prêtes à explorer le marché régional, indique-t-il, soulignant que cette expansion à l'étranger permet aux banques marocaines d'explorer de nouvelles opportunités de croissance sur le plan international et de réduire graduellement leur dépendance vis-à-vis du marché national.