Les participants à la 1ère rencontre des professionnels maroco-espagnols de la pêche ont appelé, samedi à Tanger, à la reconduction de l'accord de pêche entre le Maroc et l'Union européenne, afin d'établir un partenariat gagnant/gagnant prenant en compte la durabilité des ressources. Dans des recommandations sanctionnant les travaux de cette rencontre, organisée par la Fédération de la pêche maritime et l'aquaculture (FMPA) en présence des représentants des principales associations professionnelles du secteur de la pêche au Maroc et en Espagne, les participants se sont engagés à œuvrer pour sensibiliser l'opinion publique dans les deux pays sur la pertinence d'un accord de partenariat maroco-européen pour la pêche. Ils ont également affirmé leur intention à se mobiliser pour intervenir auprès des autorités concernées dans les deux pays et au sein de l'UE afin de défendre les intérêts communs des professionnels de la pêche et de l'aquaculture et soutenir les investissements bilatéraux. Assurer la sauvegarde des ressources Prenant en considération les décisions des organisations internationales concernées visant la protection des ressources halieutique et la lutte contre la surpêche, les professionnels maroco-espagnols se sont engagés à unir leurs efforts et à coordonner leurs actions pour assurer la sauvegarde et la pérennité des ressources de pêche dans les deux pays. Par ailleurs, les représentants des associations professionnelles adhérant à la FPMA et leurs homologues espagnols affiliés à la Confédération espagnole de la pêche (CEPESCA) et au réseau de l'Association des patronats de la pêche en Europe (Europêche), ont signé une convention pour la mise en place d'une commission permanente entre ces instances, chargée de renforcer la concertation et la coopération dans ce domaine. Dans une déclaration à la MAP, le président de la FPMA, Omar Akouri s'est félicité de la création de cette nouvelle instance, soulignant qu'elle va permettre de mener une action conjointe permanente, notamment auprès de l'UE, dans l'intérêt du secteur de la pêche dans les deux pays voisins. Cette rencontre a été une occasion pour les deux parties de consolider leurs excellentes relations d'affaires qui ont bénéficié du développement des liens économiques, ayant hissé l'Espagne au rang de deuxième partenaire du Maroc en matière d'échanges commerciaux, a-t-il ajouté. Les relations de coopération fructueuses entre le Maroc et l'Espagne dans le domaine de la pêche maritime remontent aux accords conclus en 1983 avec l'Espagne, puis avec l'UE à partir de 1987. Les opérateurs privés des deux pays ont d'abord commencé à investir en partenariat dans le domaine de la pêche par l'acquisition de bateaux congélateurs modernes opérant dans différentes pêcheries pour étendre ensuite leur activité à la valorisation et à la commercialisation des produits de la mer, destinés principalement au marché espagnol et aux autres marchés européens. Nouveau challenge La stratégie Halieutis constitue une opportunité pour approfondir et développer les relations de coopération existantes entre le Maroc et l'Espagne dans le domaine de la pêche et des activités annexes, a affirmé, samedi le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime, Abdeljebbar Youssfi. Dans une allocution lue en son nom par Mme Sabah Lazrak, directrice des industries de la pêche au ministère, à l'ouverture de la 1ère rencontre des professionnels maroco-espagnols de la pêche à Tanger, M. Youssfi a noté que le Maroc compte sur "l'appui, l'expérience et le savoir-faire" des opérateurs espagnols pour réussir ce nouveau challenge, notamment en matière de développement de l'aquaculture et de valorisation des produits de la mer. L'Espagne constitue un "partenaire privilégié dans le commerce du poisson puisqu'il est notre premier client et notre deuxième fournisseur", a-t-il relevé, appelant les sociétés marocaines et espagnoles à des partenariats basés sur des projets communs en tirant partie des opportunités offertes par Halieutis. Il a, à cet égard, rappelé les grandes lignes et objectifs de cette stratégie, basée sur trois axes, à savoir la durabilité des ressources, la performance du secteur et la compétitivité, précisant que ce plan prévoit, à l'horizon 2020, un PIB du secteur de 21,9 milliards de dirhams, une production halieutique nationale de 1,9 millions de tonnes, des chiffres d'affaires à l'exportation de 3,1 milliards de dollars, la création de 74.000 postes d'emploi directs et indirects et l'augmentation de la consommation annuelle nationale pour atteindre 16 kg par habitant contre 12 kg environ actuellement.