Un congrès international de soutien à la cause des prisonniers palestiniens a entamé ses travaux hier à Rabat en présence de représentants d'associations de défense des droits de l'Homme du Maroc et d'autres pays arabes. Organisé à l'initiative de l'Association marocaine de soutien à la lutte du peuple palestinien (AMSLPP), en collaboration avec différentes institutions partageant la même conviction, ce congrès a pour objet de doter les défenseurs des droits de l'Homme d'outils leur permettant d'assigner Israël à comparaître devant la Cour Internationale de Justice. Lors d'une émouvante séance d'ouverture durant laquelle ont été projetés des images d'enfants palestiniens réclamant le droit reconnu à tous les enfants du monde d'embrasser leurs parents emprisonnés depuis des décennies dans les geôles de l'Etat hébreu et, au cours de laquelle des hommages appuyés ont été rendus aux « martyrs enterrés vivants», des orateurs de différents pays ont dit l'intention des congressistes de ne pas se suffire de mots et de travailler à l'authentification de l'action devant conduire à la saisine de la CIJ «pour qu'enfin elle connaisse des crimes de guerre perpétrés par l'Etat d'Israël». Invitant les congressistes- dont les travaux devaient se poursuivre en commissions l'après-midi -, à adopter une démarche rationnelle, scientifique et pratique afin de constituer le dossier dénonçant les atteintes aux droits de l'Homme, qui devra être présenté devant les instances internationales soucieuses de droits humains, Benjelloun Andaloussi, le Président de l'AMSLPP a qualifié la situation des prisonniers palestiniens en Israël de cause internationale juste, dès lors que dans le monde entier il est fait grand cas de démocratie et de droits de l'Homme. La situation de ces prisonniers détenus sans jugement, torturés et isolés de tout, doit interpeler le monde libre et, Israël ne doit pas rester au dessus des lois qui régissent les rapports des hommes à l'heure actuelle, a-t-il laissé entendre. Abbas Zaki, chef de la délégation palestinienne au congrès, a eu des mots analogues quand il a déclaré qu'étant tout à la fois celle d'un peuple spolié et une question arabe, la cause des prisonniers palestiniens est également celle de combattants pour la liberté et donc, de ce fait, internationale. Il a rappelé à ce propos les engagements de Yasser Arafat, pour qui il ne saurait y avoir de paix sans libération des prisonniers palestiniens détenus en Israël. Aissa Karakaa, ministre des Affaires des prisonniers palestiniens qui a qualifié le congrès de cadre pour promouvoir la sensibilisation et la conscientisation aux calvaire des prisonniers palestiniens en butte aux atteintes de droits de l'Homme les plus humiliantes, a précisé que depuis sa création, l'Etat hébreu a détenu illégalement plus d'un million de Palestiniens. Interpelant la communauté internationale qui s'émeut du sort du militaire Sharit ,fait prisonnier durant la guerre, il a précisé que depuis 1967 quelque 7000 civils palestiniens sont détenus dans les geôles israéliennes. Parmi eux , des femmes détenues sans jugement et des enfants de moins de douze ans condamnés aux peines maximales suivant les lois opposables aux adultes. A l'issue de cette séance, les travaux du congrès se sont poursuivis dans le cadre des trois ateliers- juridique, des droits humains et de communication- devant fournir aux congressistes les moyens d'intenter à Israël une action pour crimes de guerre et crimes contre l'Humanité.