Que ce soit à Mhamid El Ghizlan dans la province de Zagora ou à Merzouga au Tafilalet, le tourisme du désert s'érige en un levier de développement. Le désert est donc une source de revenus bien juteuse. Le nombre d'emploi que ce secteur absorbe a dépassé celui du secteur de l'agriculture. Ceux qui en tirent profit dans ces régions sont plutôt conscients de ce constat. Grâce à ses vertus magiques, à ses facettes culturelles mystérieuses et ses paysages splendides et exotiques, une pratique touristique particulière, un créneau à part a pris place : tourisme du désert. L'infrastructure hôtelière est riche est diversifiée, hôtels, maisons d'hôtes, auberges, gîtes d'étapes, restaurants, bazars… Des métiers s'y sont aussi développés, tels ceux de guide de désert, guide de montagne, randonneurs… Mais, pour vendre ce produit qui ne jouit d'aucun véritable appui de la part des services centraux revient aussi à le préserver de la dégradation, de le pérenniser en tant que source de richesse. Une approche environnementale gagne du terrain au sein des professionnels. Plusieurs sensibilités culturelles et touristiques appellent à préserver ce produit et à ne pas promouvoir un tourisme de masse dans des régions vulnérables du point de vue écologique. « Les rallyes et le tourisme de masse ne sont point compatibles au tourisme du désert qui devrait plutôt encourager un genre de tourisme culturel sélectif et de qualité », souligne un promoteur touristique et acteur culturel à Zagora. Et d'ajouter que «rien qu'à voir les règles conçues pour les bivouacs, on se rend compte de l'ignorance totale de ceux qui mettent en place ces règles du genre de tourisme dont on a besoin ici ». Le désert est donc à promouvoir. Mais avant, il faut commencer par le découvrir, le connaître. Si l'on ne donne pas du côté des responsables du tourisme assez d'intérêt à ce produit touristique, c'est parce que la représentation qu'on se fait du tourisme est liée à ces traditionnels groupes de touristes qui viennent aux hôtels classés et cherchent le soleil et la mer et ne sortent pas des ruelles habituelles des villes impériales. Ce n'est plus la seule donne qui prévaut à l'échelle internationale. Les différents plans touristiques élaborés jusqu'ici démontrent qu'on connaît mal ce désert, qu'on le dédaigne peut-être. Dunes, oasis, palmeraies, étendues, soleil, Casbahs, Zaouias et ksours, chameaux, caravanes, nomades, une richesse, une pluralité et un potentiel qui marient atouts naturels et richesses culturelle et historique. Il serait par conséquent important de les valoriser davantage. Les classiques cartes touristiques ne semblent pas répondre aux véritables besoins de ce produit prometteur. Des nouvelles signalétiques ne seront que bénéfiques. Et si l'on apprécie bien cette belle nature et ce beau climat, il y a lieu aussi de mettre en relief ce potentiel humain, et cette donne culturelle. Ce sont les principaux éléments qui donnent à ce désert toute sa splendeur, et c'est ce qui fait du tourisme de désert, un produit à part ne cessant jamais de charmer et d'ensorceler tous ces chercheurs des secrets magiques de ce désert mystérieux. Simples, sincères, sereins et chaleureux dans leurs sentiments humains, les gens du sud, nomades et sédentaires, donnent à ce désert toutes ses empreintes humaines. Ils lui ôtent son aspect sauvage, sa dimension ombrageuse et son trait majeur d'erg. C'est donc ce mode de vie qu'on recherche. Le Sud exerce, de plus en plus, son charme particulier sur une grande partie de touristes. Il le fait à la faveur de la seule méthode de bouche à oreille ou encore grâce à des initiatives individuelles et privées, la promotion de l'ONMT n'est pas encore entrée en ligne, sinon pas de façon consistante. « Si on ne dispose pas encore de brochures particulières à une ville comme Zagora qui reste liée à d'autres destinations, comment veut-on mettre en valeur ce produit touristique » fait remarquer ce professionnel.