En dépit d'une légère reprise des recettes fiscales et une quasi stabilité des dépenses ordinaires, les comptes du Trésor enregistrent, à fin novembre 2010, un déficit budgétaire de 30,1 milliards DH au lieu de 3,2 milliards DH en novembre 2009. Ce déficit a été financé à hauteur de 15,9 milliards par des emprunts extérieurs et de 9,4 milliards par des ressources intérieures exclusivement non monétaires, précise Bank Al Maghrib, dans son dernier bulletin mensuel. Les recettes ordinaires du Trésor ont connu une hausse de 0,4%, pour s'établir à 170,4 milliards de dirhams, en liaison avec la légère progression des recettes fiscales qui enreprésentent 90% et la forte baisse de celles non fiscales. En effet, les recettes fiscales n'ont augmenté que de 1,7% à 154,4 milliards, recouvrant une baisse de 12,7% des produits des impôts directs et un accroissement de 14,1% des impôts indirects, les autres recettes fiscales ayant été en hausse. Par catégorie, l'impôt sur les sociétés a baissé de 18,6% pour s'établir à 30,1 milliards et l'impôt sur le revenu s'est contracté de 4,4% à 22,7 milliards. En revanche, la consolidation de la reprise de la consommation s'est traduite par l'amélioration des recettes de la taxe sur la valeur ajoutée de 15,6% à 60,3 milliards, avec notamment une progression de 5,3 milliards au titre de la TVA sur les importations. Il en est de même des produits des droits de douane et des droits d'enregistrement et de timbre qui ont augmenté respectivement de 3,3% et de 5,3% par rapport à l'année précédente, alors que les recettes non fiscales ont baissé de près de 16%. Des dépenses chiffrées à 200,5 milliards En regard, les dépenses globales, chiffrées à 200,5 milliards, ont marqué une progression de 16%, recouvrant une expansion de 12,6% des dépenses ordinaires, une hausse de 11,8 milliards des charges relatives aux comptes spéciaux du Trésor, ainsi qu'une légère baisse des dépenses d'équipement de 1,5% à 36,4 milliards. Ces dernières ont été financées en partie par une épargne budgétaire chiffrée à 23,5 milliards contre 39,1 milliards dégagés à fin novembre 2009. Concernant particulièrement les dépenses ordinaires, leur hausse reflète l'accroissement de 14,5 milliards des charges de compensation, qui ont atteint 25,9 milliards et celui des dépenses de fonctionnement de 1,4 milliard. Ces dernières, chiffrées à 105,3 milliards, ont été alourdies par l'augmentation des charges de personnel de 6,1%, les dépenses au titre des autres biens et services ayant accusé une baisse de 7,3%. Dans ces conditions, et compte tenu d'une constitution d'arriérés de 4,9 milliards, le déficit de caisse s'est établi à 25,3 milliards, au lieu de 4,2 à fin novembre 2009. Ce déficit a été financé à hauteur de 15,9 milliards par des emprunts extérieurs et de 9,4 milliards par des ressources intérieures exclusivement non monétaires, le financement monétaire ayant connu une baisse en liaison avec l'amélioration de la position nette du Trésor vis-à-vis de Bank Al Maghrib de 1,7 milliard et le recul de ses engagements envers les autres institutions de dépôt de 5,7 milliards.